(PCI EXPERTISES) - Depuis le début de l’année 2018, un nouveau dispositif prudentiel instituant un délai maximum de deux ans pour « disposer » des immeubles saisis dans le cadre de la réalisation des garanties immobilières sur les clients défaillants, est applicable aux établissements de crédit et compagnies financières de l’UMOA.
Cette réglementation, désormais plus contraignante pour les établissements de crédit et les compagnies financières, leur impose une gestion beaucoup plus efficiente de leur portefeuille d’actifs immobiliers saisis, estimé entre 5 à 7 milliards FCFA (9 à 12,5 millions $) par banque, selon PCI Expertises, un cabinet d’expertise immobilière spécialisé dans la gestion des immeubles saisis des banques et établissements financiers de la zone UMOA.
Toutefois dans la pratique, il a été révélé que la gestion du portefeuille d’actifs immobiliers saisis n’est pas une activité à laquelle les banques accordent un grand intérêt. « En sorte que vous avez actuellement près de 75% de ces actifs immobiliers saisis qui sont en déshérence. Celles-ci ne s’en occupent pas » révélait récemment Louis Albert De Neef, Directeur général de PCI Expertises.
La raison principale réside dans le fait que les banques et établissements financiers de l’espace UMOA ne sont pas assez outillées pour accomplir une telle gestion. Pourtant, plutôt que de plomber le bilan des banques, une gestion efficiente de ce portefeuille d’actifs immobiliers saisis peut générer de la rentabilité.
Une source de rentabilité pour les banques
Pour Louis Albert De Neef, bien que faisant partie du portefeuille immobilier hors exploitation de la banque, il faut que le monde dans la banque comprenne qu’il y a un intérêt à s’occuper du portefeuille d’actifs immobiliers saisis.
« Il faut prendre en charge la gestion de ces actifs immobiliers saisis car c’est une source de profit. Faisant partie, bien entendu, du portefeuille immobilier hors exploitation de la banque, l’objectif est de le gérer en attendant la cession », déclare-t-il.
Ajoutant que « pour le rendre rentable, il y a énormément de choses à faire. En effet, il y a par exemple des biens qui sont saisis depuis des années qu’on peut récupérer en immeubles d’exploitation pour faire des agences, faire des logements de fonction, etc. Il y a donc plein de possibilités. Mais le plus important c’est de ne pas laisser les choses en décrépitude comme ça. Parce qu’à un moment donné, la commission bancaire ne va pas rester sans rien faire. Elle va taper du poing sur la table ».
Confier la gestion des actifs immobiliers saisis à des professionnels
Pour le Directeur général du cabinet PCI Expertises, les banques opérant dans l’UMOA ne sont pas véritablement outillées pour gérer de façon efficiente leur portefeuille d’actifs immobiliers saisis. « C’est un métier à part entière et celui-ci appartient aux professionnels. Pas un simple professionnel de l’immobilier, mais un professionnel qui connait parfaitement les pratiques de la banque, qui maitrise également les techniques de saisie, ainsi que celles encadrant leur vente. Mais aussi un professionnel rodé aux techniques de gestion immobilière », insiste Louis Albert De Neef.
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.