(Agence Ecofin) - United Bank for Africa (UBA), groupe bancaire coté sur le Nigeria Stock Exchange, a créé moins de valeurs pour ses actionnaires au cours de l'exercice 2018. Son bénéfice d’exploitation net d’impôts, n'a que modestement progressé de 1 milliard de nairas par rapport à son niveau de 2017, pour terminer à 78,6 milliards de nairas (218,18 millions $).
Mais le résultat global qui prend aussi compte des ajouts ou diminutions sur les fonds propres dans le cadre des pertes ou profits non directement liés à l'exploitation, a baissé de 57% à seulement 45,8 milliards de nairas, contre 105,3 milliards de nairas pour le compte de l'exercice 2017.
« Le cedi ghanéen s'est déprécié de quelque 10% par rapport au dollar US en 2018, de même que des devises telles que le dollar libérien, les leones Sierra-léonaises et même le CFA (CEMAC et UEMOA) ont subi une pression sur le dollar en 2018, ce qui a conduit à ce résultat global négatif », a expliqué Rasaq Abiola, le responsable des Relations de UBA avec ses investisseurs, répondant aux questions de l'Agence Ecofin.
Les performances financières du groupe montrent en effet, que les « autres pertes » liées aux variations de change ont atteint, sur la période analysée, l'équivalent de 21,2 milliards de nairas, contre un gain de 12,15 milliards de nairas en 2017. Mais on a aussi pu noter, qu'une autre part de perte de valeur concerne l’évaluation intrinsèque de certains des actifs du groupe bancaire.
UBA précise cependant que ces pertes sont « plus potentielles qu’effectives », et n'ont donc pas d'incidence sur la liquidité du groupe, sa trésorerie et même le rendement pour ses investisseurs. Il explique aussi que, pour ce qui est des monnaies de ses différentes filiales, les choses sont en train de se stabiliser et que des améliorations se profilent à l’horizon.
Cette question n'est pas complètement tranchée pour les analystes financiers. Une part importante s'accorde à dire que les autres pertes et profits qui soutiennent ou plombent le résultat global des entreprises via leurs fonds propres, sont tout aussi importants. C’est le cas notamment lorsqu'il s'agit d'évaluer les valeurs intrinsèques de ces dernières, dans le cadre des fusions ou acquisitions, ou encore dans l’utilisation comme collatéral dans le cadre d'un emprunt.
Les actions UBA sont dans une relative stabilité depuis l’annonce des résultats et mais leur valeur a du mal à retrouver leur niveau record depuis le début de l’année de 8,20 nairas, atteint le 25 février 2019. Aussi on peut relever que les ratios de performances du groupe se sont légèrement dégradés. Ses ratios de résultat brut d’exploitation, de bénéfice avant impôt et de bénéfice net étaient, en 2018, en dessous de la moyenne des cinq précédentes années, selon des données boursières analysées par Ecofin.
Idriss Linge
Johannesburg, Afrique du Sud : « Faire place au changement : façonner la prochaine ère de prospérité de l’Afrique »