(Agence Ecofin) - Des groupes bancaires internationaux dont HSBC Holdings Plc, Nomura Holdings Inc et Citigroup, sont dans une position délicate depuis qu'a éclaté le scandale concernant le groupe sud-africain Steinhoff qui a eu recours à des pratiques irrégulières de publication de comptes.
En 2016, elles avaient accordé à Christo Wiese, le milliardaire sud-africain, premier actionnaire de Steinhoff, un prêt de près de 1,8 milliard $. L'argent était destiné à financer le renforcement au capital de Steinhoff et à soutenir l'acquisition par ce groupe, de nouvelles marques en Europe.
Seulement, ce prêt était garanti par l'option qui était offerte à ces banques de céder des actions Steinhoff en cas de défaut. Au total, ce sont 628 millions d'actions qui sont concernées par cette option. Selon des informations rapportées par Reuters, les banques concernées ont déjà cédé pour près de 98,6 millions d'actions. Cela reste assez faible, mais la spirale devrait se poursuivre selon des observateurs.
Christo Wiese a directement pris le contrôle du groupe, dès l'éclatement du problème. Il axe aujourd'hui son intervention sur la restructuration de la dette et la restauration de la liquidité (capacité à régler les fournisseurs à moins de 12 mois).
Selon des sources non officielles, il aurait engagé des discussions avec ces banques, pour obtenir un reechelonement de sa dette, afin d'éviter des ventes d’actions par ses créanciers. Cela devrait lui permettre de se concentrer sur le relèvement de l'entreprise.
Aux dernières nouvelles, on a appris que la branche africaine de Steinhoff a décidé de lui rembourser une dette de 1,2 milliard $.
Mais au final, actionnaires et créanciers semblent désormais attendre les résultats de l'audit qui a été commandé à PricewaterhouseCoopers, et dont les conclusions seront connues bientôt.
En fin de semaine dernière, les pertes potentielles pour les investisseurs de Steinhoff étaient estimées à 12 milliards $. Ce niveau a été légèrement revu à la baisse, avec l'amélioration de la valeur en bourse de la société vendredi 15 décembre.
Idriss Linge
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