(Agence Ecofin) - Investec Plc, un groupe financier opérant en Grande Bratagne et en Afrique du Sud, coté sur les marchés financiers des deux pays, a mobilisé 600 millions $ sur le marché international de la dette, dans le cadre de son premier emprunt syndiqué depuis le début de l’année.
La banque, qui est spécialisée dans les services financiers aux particuliers et dans la gestion d'actifs, avait sollicité initialement 300 millions $. Mais le fait qu'elle soit connue des investisseurs, et surtout qu'une part de ses activités se déroulent sur des marchés européens, lui ont donné plus de poids que les autres émissions en provenance des entreprises basées dans les pays émergents.
21 banques habituées de la dette en provenance des pays émergents ont pris part à l'opération qui finalement offre une maturité de deux ans, extensible pour une année supplémentaire, avec un taux d'intérêt de 1,2% au dessus du taux du marché interbancaire britannique (LIBOR).
Cette sortie d'Investec ne peut servir de reférence pour d'autres emprunts africains, même dans le secteur financier. Le groupe bancaire panafricain Ecobank basé à Lome, envisage par exemple de suspendre l'opération visant à mobiliser 400 millions $ par emprunt obligataire international. Son Directeur Général Ade Ayeyemi a invoqué des conditions difficiles sur le marché.
La fin du premier semestre n'aura pas été marqué par beaucoup de recours sur le marché international de la dette pour des entreprises africains. Indorama a pu lever 1 milliard $ fin juin 2018, surtout grâce à l'implication des institutionnels comme la SFI, ou encore la Banque africaine de Développement.
Aucune des banques nigériannes, qui pourtant ont animé le marché en 2017, ne s'est encore signalée, alors que, selon les agences de notations, l'entrée en vigueur début 2018, de la nouvelle norme internationale plus restrictive en matière de provisions pour risques (IFRS 9) aurait du pousser à des renforcements de fonds propres.
First Bank of Nigeria est annoncée, mais ce sera pour racheter des obligations emises précédement, pour une valeur de 300 millions $. Certainement souhaite-t-elle éviter un alourdissement de ses charges d'intérêts.
Idriss Linge
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