(Agence Ecofin) - Les banques kényanes cotées ont licencié 1 620 salariés et fermé 39 agences en 2017, en raison notamment de l’environnement opérationnel difficile induit par une nouvelle loi édictée par la Banque centrale et la digitalisation à marche forcée de l’industrie bancaire, selon un rapport rendu public le 16 avril par la société d’investissement locale Cytonn Investments.
Avec 400 salariés mis à la retraite anticipée, Equity Group arrive en tête des banques ayant opéré des coupes dans leurs effectifs, devant Standard Chartered Bank Kenya (300 salariés),
Barclays Bank of Kenya (300), Kenya Commercial Bank (223), National Bank (150), Sidian Bank (108), First Community (106). NIC Bank a quant à elle, remercié 32 salariés seulement.
Le nombre total des agents licenciés par les banques kényanes serait plus élevé puisque d’autres banques cotées, dont I&M Bank, Ecobank and Bank of Africa, n’ont pas fourni des données à ce sujet à Cytonn Investments.
Les établissements de crédit kényans, qui rivalisent d’offres bancaires digitales, ont également fermé 39 agences durant l’année écoulée. Dans ce chapitre, Bank of Africa tient le haut du pavé avec 12 agences qui ont mis la clef sous la porte, devant Ecobank (9 agences) Equity Bank (7), Barclays Bank of Kenya (7) et Standard Chartered Bank Kenya (4).
Selon le rapport, ces mesures ont été rendues nécessaires par l'environnement opérationnel difficile consécutif à la loi bancaire promulguée en 2015, qui a plafonné les taux d'intérêt applicables aux prêts bancaires à 4% au dessus du taux directeur de la Banque centrale. Cette loi a également fixé le taux de rémunération de l'épargne bancaire à 70% du taux directeur de la Banque central.
«En 2017, le secteur bancaire s'est concentré sur l'ajustement de ses modèles commerciaux afin de se conformer à la loi bancaire de 2015. En réponse à un environnement opérationnel difficile, les banques ont pris des mesures proactives pour accroître leur efficacité opérationnelle comme les coupes dans les effectifs, la fermeture des agences et la revue des horaires d'ouverture de certaines agence.», soulignent le rapport.
Les analystes de Cytonn Investments s’attendent aussi à ce que la tendance de la suppression des emplois dans le secteur bancaire se poursuive puisque les banques «s’éloignent de plus en plus du modèle de la branche physique, qui est très coûteux par rapport aux autres canaux alternatifs comme les plateformes digitales».
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