(Agence Ecofin) - First Bank of Nigeria Holdings (FBN Holdings) a annoncé dans ses résultats financiers du premier semestre 2019, une réduction de 49% de l'encours des créances douteuses dans son portefeuille de prêts, depuis la fin 2018. Le groupe qui est coté sur le Nigerian Stock Exchange a indiqué que ses créances en souffrance de niveau 3 (sur lesquelles pèse un grand doute de remboursement) n'étaient plus que de 126,6 milliards de nairas, contre 374 milliards de nairas à la fin décembre 2018.
Le groupe financier dit avoir bien provisionné ces créances douteuses, mais on note surtout que ce repli va de pair avec celui de l'encours des crédits qu'il a accordés à ses clients. De plus de 2000 milliards de nairas à la fin décembre 2018, cet encours était de seulement 1885 milliards de nairas au 30 juin 2019. Somme toute, la baisse significative de son stock de créances douteuses est jugée positive par Moody's.
En effet, le groupe financier, comme ses pairs au Nigeria, a commencé à ressentir ces problèmes avec acuité, à la suite de la baisse des prix du pétrole dont dépend fortement l'économie de ce pays. Ainsi, c'est la première fois, depuis le quatrième trimestre 2015, que le poids des créances douteuses sur l'encours global de ses crédits passe en dessous de la moyenne de 19,7%.
Techniquement, cela signifie que First Bank of Nigeria affectera désormais moins de ressources à la couverture des créances non performantes ; ce qui devrait avoir pour effet d'améliorer sa rentabilité et donc celle de ses investisseurs et de ses créanciers. Une évolution des choses, que l’agence de notation Moody’s trouve plutôt positive.
Sur la bourse de Lagos cependant, l’action FBN Holdings tarde à convaincre. Sa valeur a atteint son niveau le plus bas de 4,9 nairas, le 9 août dernier, dans un moment qui a connu de grosses cessions d’actions par les investisseurs. Cette actualité sera suivie de près par les nombreux investisseurs institutionnels du groupe financier, dont T. Rowe Price International qui y détient 502,4 millions d’actions. En attendant, la valeur boursière du groupe continue de s'écarter négativement de sa valeur cible qui est de 10,4 nairas.
Idriss Linge
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