(Agence Ecofin) - L'agence nigériane de garantie des dépôts bancaires (Nigerian Deposit Insurance Corporation) a indiqué dans un communiqué de presse publié le 13 novembre, qu'un rapport qu'elle a commandé attribue aux dirigeants, une part de la responsabilité de la faillite de Skye Bank, récemment mise sous administration provisoire.
« Ce rapport a mis en évidence diverses pratiques frauduleuses, telles qu’une fausse comptabilité, des manipulations de registres comptables pour présenter des bénéfices et ratios erronés, des prêts et facilités de crédit illicites, la non-divulgation des intérêts des administrateurs et des prêts dépassant la limite d'exposition de l’emprunteur unique », a fait savoir Umaru Ibrahim le directeur du NDIC.
Le rapport proprement dit n'a pas été rendu accessible, mais dès l'annonce de la mise sous administration provisoire de la banque, l'expert financier nigérian Yinka Ogunnubi avait analysé la situation, en pointant surtout des lacunes et des négligences de la régulation, notamment de la banque centrale.
Il indique par exemple que, lorsque Skye Bank est déclaré adjudicataire de la MainstreetBank en 2014, ses fondamentaux en terme de ratios (adéquation des fonds propres, créances douteuses, etc.) étaient déjà à la limite du mauvais. Aussi, on relève que, pour une banque dont le total des actifs était de 67 milliards de nairas, l'offre d'achat avait été faite à 126 milliards de nairas (de l'époque).
Pour les investisseurs actionnaires de Skye Bank, le but n'est plus seulement de savoir qui est responsable, mais qui doit payer.
Sur un marché financier où les variations de cours dépendent davantage de la spéculation que des analyses fondamentales de valeurs boursières, l'action Skye Bank a connu un gros rebond cette année à coup de communiqués positifs et de gestion de liquidités. Elle a gagné jusqu'à 218% et, aujourd'hui, tout a disparu…
Idriss Linge
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