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Offrir des services financiers groupés aux jeunes entrepreneurs pour les fidéliser à vie (MSC)

  • Date de création: 13 juin 2021 16:30

(MICROSAVE CONSULTING) - J’ai récemment rencontré un jeune congolais Einrich, vivant à l’Est de la RDC, plus précisément dans la ville de Goma, bien sapé, un Iphone 8 en main. Il a 28 ans et a fini ses études en économie monétaire il y a trois ans. Ces trois années correspondent aussi à des années de recherches d’emploi infructueuses. Einrich est membre de plusieurs groupes WhatsApp qui partagent des offres d’emploi, et il visite chaque jour des sites d’emploi. Certains jours, il se dirige physiquement aux bureaux de l'ONEM (Office National de l’Emploi) où les institutions viennent déposer leurs offres, mais tous ces efforts sont vains. Interrogé sur sa volonté d’entreprendre, Einrich dit qu’il n’a pas assez d’argent pour le faire. Se lancer dans l’entrepreneuriat peut paraître compliqué et inaccessible pour des jeunes comme Einrich.

Selon les estimations de la Banque mondialela RDC doit créer deux à quatre millions d'emplois chaque année pour absorber les nouveaux arrivantssur le marché du travail et réduire la pauvreté.  L'explosion de la jeunesse qui représente 65% de la population est un potentiel dividende démographique. Cette dernière représente une opportunité pour la transformation économique en RDC. Comme Einrich, les jeunes Congolais doivent comprendre que les emplois créés chaque année n’absorbent pas l’ensemble des personnes au chômage et anticiper les éventuelles pistes de sortie. Aussi, les différents acteurs impliqués dans la promotion des jeunes devraient comprendre que leur autonomisation est une construction qui ne devrait pas seulement être réduite à la valeur d’accès aux fonds d’amorçage. Bref, le cadre économique de la RDC a besoin de beaucoup plus d’entrepreneurs.

« Je n’ai pas assez d’argent pour investir ou commencer mon entreprise ». Telle est la réponse que donnent de nombreux jeunes à qui nous posons la question afin de savoir pourquoi ils n’entreprennent pas. Les jeunes ont longtemps été exclus des services financiers pour diverses raisons. Ce segment de jeunes est appelé le ‘chaînon manquant’.

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Le graphique ci-dessus, place l’utilisation des services financiers en RDC dans une perspective régionale comparative. Ainsi, nous observons une faible utilisation de services financiers en RDC. Même après l’exclusion de la population rurale profonde, seuls 15% de la population adulte est bancarisée. La RDC est au bas de l’échelle en matière d’inclusion financière par rapport à ses pairs régionaux. Notons ici que, le levier de croissance de l'inclusion financière en RDC au cours des 8 dernières années est principalement dû au Mobile Money et aux services bancaires d'agents. Le message est clair, l’avenir du secteur financier est digital. Et la RDC est un pays à fort potentiel à cause de sa population, plus de 65% étant considéré jeune. La tendance de ces chiffres se reflète aussi au niveau des jeunes adultes en RDC où nous remarquons que dans la tranche des jeunes adultes (15-24 ans) seulement 12% ont un compte bancaire dans une institution financière et que 65% justifient ce comportement par l'insuffisance des fonds à déposer dans leurs comptes bancaires.

L'écart entre la proportion des jeunes et les taux d'accès aux services financiers formels tels que l'épargne, le crédit, l'assurance et les paiements en RDC est très grand, ce qui signifie que les jeunes congolais sont moins susceptibles de créer une entreprise et ont moins de moyens financiers pour se protéger des chocs ou de grosses dépenses imprévues (deuil, maladie, etc.).  Répondre aux besoins financiers des jeunes peut leur permettre de devenir entrepreneurs ou innovateurs, ce qui se traduira par une augmentation de l'emploi, des revenus et de la croissance économique. Sans accès aux services financiers formels, les jeunes empruntent de manière informelle et sont plus enclins à rester dans le secteur informel.

Pour la majorité des jeunes, les services financiers numériques sont susceptibles d'être leur premier contact avec le secteur bancaire. Le CGAPsouligne qu’il est essentiel que les programmes d'inclusion financière destinés aux jeunes adaptent les interventions en fonction de leur étape de la vie pour obtenir un impact à long terme sur la santé financière. Les jeunes entrepreneurs auront plus de chances de réussir s'ils bénéficient de services intégrés qui leur permettent d'acquérir le savoir-faire technique nécessaire pour mettre en pratique leurs idées commerciales, le sens des affaires et les compétences générales nécessaires pour rentabiliser cette activité, ainsi que le savoir-faire financier nécessaire pour identifier et exploiter les services financiers qui leur permettront d'être autonomes et de gérer leurs ressources.

Les portefeuilles mobiles peuvent fournir des services d'épargne, de prêt et de paiement sur un appareil mobile et, dans certains cas, permettre une interaction financière par le biais de médias sociaux tels que WhatsApp ou Facebook. L'utilisation des médias sociaux pour effectuer des paiements et des transactions commerciales est clairement axée sur les jeunes, qui sont souvent familiers à ces plateformes. Il faut offrir des produits et des services financiers centrés sur le client et répondant aux besoins des jeunes. Par exemple, SMICO SAparticipe à la promotion des jeunes avec son prêt Kijana inuka, un prêt conçu pour et offert aux jeunes indépendants, incubés ou débutants et qui acceptent de se faire évaluer ou accompagner par un incubateur agréé par SMICO.

Selon le rapport Global Findex, seulement 11% des jeunes congolais épargnent annuellement pour lancer leurs propres entreprises. Les micros, petites et moyennes entreprises (MPME) ont besoin d'un accès amélioré et adapté au financement, en particulier pour l’amorçage ou d’accélération de leurs activités, et l'acquisition de leurs équipements pour leurs opérations. Madame Mamie KALONDA, DG de FINCA RDCconfirme: “ En accordant un prêt ou des fonds aux jeunes, on leur donne la possibilité de créer leurs propres petites entreprises et on les aide à subvenir à leurs besoins et à élever leur niveau de vie, ce qui est l'une des stratégies des Objectifs du Millénaire pour le développement”. Cette idée d'aider les jeunes à s'aider eux-mêmes est ancrée dans l'idée du micro-entrepreneuriat. Cependant, l’accès au financement est limité et les jeunes sont souvent exclus des services financiers classiques. Parmi les raisons, le fait que beaucoup de jeunes n’inspirent pas confiance, car ils n'ont pas d’historiques de crédit, et manquent de garanties ou d'hypothèques, mais aussi, les restrictions légales, les coûts de transactions élevés et les stéréotypes négatifs sur eux. De ce fait, beaucoup restent au chômage en attente d’emplois qui tardent aussi à venir à cause d’un marché de l’emploi trop défiant. Malgré toutes ces raisons, les jeunes entrepreneurs ne devraient pas être les laissés pour compte.

La réussite de la promotion des jeunes doit concilier formation en entrepreneuriat, accès au financement, accompagnement, ainsi que des possibilités de mentorat continue.

Pour répondre aux problèmes d’accès au financement, plusieurs bailleurs de fonds ont développé des fonds pour appuyer les initiatives des jeunes, c’est le cas de Fonds multidonateurs pour l’entrepreneuriat et l’innovation des jeunes : le YEI Trust Fund qui a pour objectif de créer, d'ici à 2025, 25 millions d'emplois et de doter 50 millions de jeunes en âge de travailler (hommes et femmes) des compétences requises, et ainsi les aider à rejoindre le secteur formel. Mais ces soutiens sont d’impact de court terme et ne possèdent aucune garantie qu’ils seront toujours permanents donc il faut des solutions du secteur financier.  

Peu de prestataires de services financiers, tels que les banques, les coopératives de crédit ou les institutions de microfinance, comprennent et servent adéquatement le marché des jeunes. C’est pourquoi, les questions sur l'efficacité du mode de financement des jeunes entreprises ou entrepreneurs et les connaissances dans la gestion d’entreprise se posent.

1. Les jeunes n’ont pas toujours besoin du cash

L'une des solutions à ces problèmes liés à la confiance ou au taux de remboursement est de ne pas accorder aux jeunes le prêt en espèces (cash), mais de leur donner des crédits sous forme d’actifs productifs (leasings). L'actif productif permet aux jeunes de générer immédiatement des revenus à partir d'un actif, et il augmente la production, la productivité et la compétitivité (accès au marché). Et ce leasing peut constituer une véritable incitation à utiliser les services financiers comme ADA qui le considère commedes nouvelles initiatives pour l’inclusion financière des jeunes entrepreneurs. Ces types de crédits considérés comme performants ont comme avantages qu’ils participent à la lutte contre le chômage des jeunes, mais contribuent aussi à l’évolution des institutions financières tout en ayant un portefeuille de qualité. Il se dégage nettement ici la nécessité pour les institutions financières de collaborer avec différentes structures d’accompagnement de jeunes ou organisations de jeunes pour avoir une offre pertinente de services financiers pour eux. Les institutions financières devraient plutôt chercher à créer  une relation de long terme avec les jeunes, avec une éducation financière efficace pour après leur proposer des services financiers.

 2. Un accord de crédit sans éducation est inutile

Plusieurs rapports indiquent qu’en Afrique près de 85% des entreprises mettentla clé sous le paillasson avant leurs 5 ans d’existence et que70% des entreprises en démarragequi reçoivent de l'accompagnement entrepreneurial survivent aux 5 premières années. En l'absence d'un ensemble approprié de services financiers et non financiers intégrés pour aider les nouveaux entrepreneurs ou les entrepreneurs en devenir, le cercle vicieux des entreprises en faillite se poursuitLa capacité financière, qui se concentre sur le renforcement des capacités à long terme, en mettant l'accent sur le changement de comportement en plus de l'acquisition de connaissances, est une base fondamentale pour créer une relation à long terme avec les clients et maintenir leur fidélité à la banque.

L’entrepreneuriat est une science comme toute autre. Madame NSEYA Seyette, directeur de l’incubateur au sein de l’OPEC, argumente : “L’acquisition des connaissances sur toutes les thématiques autour de l’entrepreneuriat et dans la gestion d’entreprise quelle que soit sa taille est très importante”. Oui, n’est pas entrepreneur qui veut. Les jeunes doivent d’abord s’identifier comme des entrepreneurs.  

Il est plus que jamais temps de renforcer les cours d’initiation à l’entrepreneuriat et de compréhension dans la gestion d’une entreprise au lieu de considérer que l’entrepreneuriat est naturel ou que toute personne peut être entrepreneur. Ainsi, il est recommandé aux gouvernements de mettre en place des stratégies nationales d’éducation financière et les programmes d’entrepreneuriat qui augmentent les capacités des jeunes.

se lancer

L’Institut Helix a développé un cours gratuit en ligne intitulé"Se lancer dans l'entrepreneuriat"qui s'adresse spécifiquement aux jeunes. Nous encourageons les institutions financières à proposer ce cours dans les packages de différents produits qu’elles offrent aux jeunes comme Einrich ou soit à se rapprocher des institutions comme l’Institut Helixpour concevoir un cours qui répond aux besoins spécifiques de ces jeunes. Ces jeunes qui doivent développer une relation avec les institutions financières et se sentir en confiance avec elles pour par après bénéficier des services financiers.  x. Cette formation joue un rôle essentiel, en présentant l’entrepreneuriat comme une évolution de carrière possible et en apportant les compétences nécessaires pour créer et développer votre entreprise.

Rocky Abdoul MILINGITA et Elizabeth BERTHE.

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