(Agence Ecofin) - Près de la moitié des 45 banques tanzaniennes risquent de devenir insolvables en cas de crise financière internationale, a estimé le Fonds monétaire international (FMI) dans un rapport rendu public le 7 décembre.
« Les tests de résistance de la solvabilité (Solvency stress tests) révèlent que 22 banques, représentant 32% des actifs bancaires, seraient sous-capitalisées dans le scénario d’un risque extrême.», a souligné le Fonds dans son rapport d’évaluation de la stabilité du système financier en Tanzanie.
Le scénario de risque extrême évoqué par le FMI prévoit « une combinaison rare mais possible de chocs externes et internes qui pourraient entraîner un grand ralentissement de la croissance intérieure, une dépréciation de la monnaie, une flambée de l'inflation ainsi qu’une hausse marquée des taux d'intérêt et un resserrement du crédit ».
L’institution financière multilatérale effectue des tests de résistance du système bancaire tanzanien tous les cinq ans. Le FMI a recommandé dans ce cadre aux autorités tanzaniennes, d’œuvrer à améliorer la qualité des actifs, à lutter contre les prêts non-performants et à augmenter les niveaux de fonds propres dans le système bancaire. Il a indiqué dans que les créances douteuses constituent désormais, un risque pour le système financier de ce pays d’Afrique de l’Est. Le ratio des prêts non-performants des banques tanzaniennes est passé de 6,8% en 2014 à 11,5% en 2017.
Le fonds a par ailleurs, appelé le gouvernement à renforcer le suivi des risques de liquidité sur le marché des changes et de prendre des mesures pour les atténuer.
La Banque centrale tanzanienne s’efforce depuis quelques mois de mettre de l’ordre dans le secteur bancaire national. En novembre dernier, elle a suspendu pendant un mois, cinq banques du marché des changes pour infraction aux règles réglementaires. En janvier, elle avait déjà révoqué les licences de cinq banques communautaires «gravement sous-capitalisées» afin de protéger la stabilité du système financier national.
Lire aussi:
Johannesburg, Afrique du Sud : « Faire place au changement : façonner la prochaine ère de prospérité de l’Afrique »