(Agence Ecofin) - La groupe financier marocain Attijariwafa Bank a investi plus d'un milliard $ en Afrique, sur les 7 dernières années, a fait savoir Mohamed el Kettani (photo), son président directeur général, à l'occasion d’un discours prononcé ce weekend à Charm el-Cheikh (Egypte), dans le cadre du forum sur les investissements dans la région.
Par le biais de ses filiales, il a ainsi pu « s’installer sur le continent africain, à travers son pari sur le soutien aux programmes d’investissement, le renforcement du leadership des affaires et la présentation de solutions innovantes pour les activités de financement, des projets de développement », a fait savoir monsieur Kettani selon des termes rapportés par des médias marocains.
Le dirigeant de la banque dont le premier actionnaire (47,8%) est la holding d'investissement royale marocaine SNI, s’est aussi réjoui de ce choix stratégique, qui lui permet d'être présent dans 16 pays africains, via des services de banques, d'assurance ou encore de gestion des actifs. Il a aussi mis en avant le fait que cette présence place son groupe dans une position stratégique, pour le financement de plusieurs économies dans la région.
Mohamed Kettani a ainsi fait savoir, qu'investir en Afrique est un « choix prometteur » et qui génère des « revenus économiques importants », tout en appelant les autres institutions financières et d’investissement à accorder davantage d’intérêt à la destination Afrique.
De fait, en marge de la conférence de Charm el-Cheikh, le groupe Attijariwafa Bank a signé un mémorandum d'entente avec la banque africaine d'import-export (Afreximbank), en vue de la mobilisation de ressources financières et de l'apport direct de financements au profit du commerce intra-africain. Dans le même temps, l'autorité marocaine des marchés des capitaux, a signé sa note d'information visant à mobiliser 1,25 milliard de dirhams (132 millions $), dont l'une des affectations sera le financement de l'expansion des activités africaines.
Le pari africain d'Attijariwafa Bank, comme celui des autres groupes marocains, va au delà d'un amour déclaré pour le continent noir. Il répond à une logique de quête de croissance, pour donner plus d'opportunités à un secteur bancaire marocain mature et donc presque saturé. Mais dans une note publiée en 2015, le Fonds Monétaire International avait averti contre les risques de supervision liés à cette expansion. Une position que l’institution a maintenue lors d'une récente visite dans le Royaume.
En même temps qu'elle devra surveiller ce risque, la première banque de la Bourse de Casablanca doit, sur certains points, rattraper et même damer le pion à son principal challenger, le groupe BMCE Bank of Africa. Ce dernier, via sa filiale Bank of Africa, dévance Attijariwafa Bank sur le marché africain en nombre de pays de présence, et dans certains cas, comme dans la zone UEMOA, en volume d’activités.
Idriss Linge
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.