(Agence Ecofin) - La dépréciation du Kwanza (monnaie angolaise) suite aux importants chocs exogènes que vit l'Angola en rapport à la baisse des prix du pétrole, son principal produit d’exportation, constitue un risque pour Banco Angolano de Investimentos (BAI), la plus importante banque commerciale opérant dans le pays, apprend-on d'un rapport publié par des analystes de l'Agence de notation Moody's.
Comme la plupart des entreprises du secteur, BAI fait face à un environnement économique dont le fonctionnement dépend en partie des revenus générés en dollar, alors que les prix du pétrole sont assez volatils, et que l'Angola a toujours connu de faibles niveaux de réserves de change. Aussi, de nombreuses banques correspondantes à l'étranger ont suspendu leurs relations avec des banques angolaises parce que celles-ci n'étaient pas en conformité avec les règles européennes de lutte contre le blanchiment d'argent.
La deuxième exposition que vit Banco Angolano de Investmentos, c'est par rapport à l'Etat angolais. L'institution financière a acquis plusieurs titres d'obligations émis par le gouvernement. Cela représente aujourd'hui 3,7 fois, la valeur du noyau dur de ses fonds propres. Or une récente analyse de l'agence de notation Fitch Ratings indique que l'Angola continuera de faire face à de modestes revenus extérieurs et à une forte pression interne, en termes de demandes et de prestations sociales.
La banque ne manque toutefois pas de ressources. Elle a développé des solutions alternatives pour répondre positivement aux besoins en devises de ses clients.
Mais avec près de 73% de ses actifs sur le marché angolais et 20% au Portugal, les évolutions économiques de ces deux pays ne manqueront pas de l'impacter. BAI devra aussi surveiller l'évolution des marchés de l'immobilier et de la grande consommation qui à deux, concentrent près de 40% de ses créances douteuses.
Idriss Linge
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.