(Agence Ecofin) - La banque française Société Générale a annoncé le 4 juin, avoir conclu un accord en vertu duquel il paiera 500 millions d’euros pour solder le litige qui l’oppose au fonds souverain Libyan Investment Authority (LIA) autour de supposés pots-de-vin versés à la société par un intermédiaire proche de la famille de Kadhafi.
Le fonds souverain libyen avait déjà obtenu près d’un milliard d’euros l’an dernier. Mais restait à régler, le volet pénal du dossier, d’abord aux Etats-Unis puis en France, où le parquet s’est greffé au dossier fin 2017.
La procureure du parquet national financier en France, Eliane Houlette, a fait savoir que Société Générale s'est engagée à payer 250 millions d'euros pour échapper au procès en France. Lors d’une audience de validation de cette convention judiciaire d'intérêt public, qui permet à une entreprise de négocier une amende, sans aller en procès ni passer par une procédure de «plaider coupable». Mme Houlette a précisé que les faits reprochés à la banque étaient susceptibles d'être qualifiés de «corruption d'agent public étranger».
La banque française va verser également 250 millions d'euros aux États-Unis, afin de mettre un terme aux poursuites.
La Libyan Investment Authority a accusé Société Générale d’avoir versé des dessous de table d’un montant de 58,5 millions de dollars à une société domiciliée au Panama, appelée Lenaida, pour l’aider à endosser des transactions contestées, réalisées entre fin 2007 et 2009, soit plusieurs années avant la chute de Mouammar Kadhafi.
Officiellement, ce montant était censé représenter une rémunération relative aux services de conseil attachés à ces transactions fournis à la Société Générale par Leinada, qui était contrôlée par un supposé proche de l’un des fils de Kadhafi, l'homme d'affaires libyen, Walid Giahmi.
Le fonds souverain libyen a cependant affirmé que, ni Leinada, ni Giahmi n'ont fourni le moindre service légitime à Société Générale. Les transactions contestées portent sur des placements de produits dérivés qui «ont perdu la quasi-totalité de leur valeur à cause de la crise financière».
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