(Agence Ecofin) - L'amélioration de son coût du risque a permis au groupe BMCE Bank of Africa de réaliser un bénéfice net en hausse au cours du premier semestre de l'année 2017. Ainsi, le stock restant de ses créances en difficulté, non consolidé, a été de 635,45 millions de dirhams sur la période, contre 1,05 milliard de dirhams au 30 juin 2016.
Dans ces conditions, le résultat d'exploitation consolidé qui inclut l'ensemble des revenus de ses activités principales soustrait des charges, tant au niveau de la maison mère que des filiales, a bondi à 2,3 milliards de dirhams contre 2 milliards en 2016.
Sans prendre en compte du coût du risque, le résultat d'exploitation a baissé à 2,9 milliards de dirhams, contre 3,1 milliards de dirhams en fin juin 2016.
Ainsi, le bénéfice net du premier semestre 2017 est ressorti à 1,28 milliard de dirhams, très légèrement en hausse comparé à celui de la même période en 2016, qui était de 1,25 milliards de dirhams.
La question de la gestion des risques est prise très au sérieux au sein du groupe BMCE Bank. En marge du forum global sur la gestion des risques de crédit, à Casablanca ce mois-ci, un des responsables du groupe a indiqué que la question revêtait une importance stratégique, à tel point qu'il avait été mis en place tout un département de risk management, et que le groupe était très ouvert à toute nouvelle solution permettant d'obtenir des résultats dans le sens d'une diminution au maximum des coûts de risque.
Rappelons cependant que chez BMCE Bank of Africa, la rubrique « Coût du risque » comprend les charges résultant de la manifestation de risques de crédit et de contrepartie ainsi que des litiges inhérents à l’activité bancaire réalisée avec ses clients. Les dotations nettes aux dépréciations ne relèvent pas de tels risques et sont classées dans une autre rubrique. Mais même là, les provisions pour dépréciations sont restées quasiment stables, à 437,14 millions de dirhams, contre 435 millions en 2016.
BMCE Bank of Africa serait-elle devenu une championne de la gestion des risques ? Les chiffres avancés par le groupe semble répondre par l'affirmative. Au 30 juin 2017 l'encours des crédits qu'elle a accordé à sa clientèle était de 200,9 milliards de dirhams, en hausse de 12,2 milliards de dirhams sur le niveau de la fin décembre 2016. Mais malgré cette hausse, le poids des créances en souffrance a baissé, partant de 7,5% à 7,1% sur le même intervalle de temps.
L'évolution de la maitrise de ses risques par ce groupe bancaire sera une chose à suivre. Dès janvier 2018, il passera comme toutes les banques marocaines aux standards de reporting financier IFRS 9, qui exigent une prise en compte plus stricte des risques notamment futurs.
Or une part non négligeable des prêts consolidés de BMCE sont effectués via sa filiale Bank of Africa, présente dans 18 pays africains au sud du Sahara. Au 30 juin 2017, cette région a totalisé 47 milliards de dirhams de prêts accordés à la clientèle, en très faible progression, par rapport aux 46,5 milliards d'encours de la fin 2016.
Idriss Linge
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