(Agence Ecofin) - La Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures (AIIB), une institution financière multilatérale créée par la Chine en 2015, a annoncé dans un communiqué publié le 2 mai, avoir approuvé l’adhésion du Kenya et de la Papouasie-Nouvelle-Guinée.
«Nous sommes très heureux d'accueillir la Papouasie-Nouvelle-Guinée et le Kenya en tant que membres potentiels.», a déclaré le vice-président de l'AIIB, Sir Danny Alexander, cité dans le communiqué.
«L'AIIB compte désormais 86 membres provenant de six continents, ce qui montre un engagement fort à promouvoir le développement des infrastructures par le biais d'une coopération multilatérale fondée sur des règles avec des normes de gouvernance élevées.», a-t-il ajouté.
L'Egypte, l'Afrique du Sud, l’Ethiopie et le Soudan étaient, jusque-là, les seuls membres africains de la banque.
L’Algérie, la Libye, le Nigeria, le Sénégal et Madagascar ont aussi présenté des demandes d’adhésion à la nouvelle institution financière.
L’AIIB, qui avait annoncé fin 2016 qu’elle allait commencer à financer des projets en Afrique, a déjà accordé en septembre dernier à l’Egypte un prêt de 210 millions de dollars destiné à financer 11 projets de centrales solaires d’une capacité combinée de 490 mégawatts.
Lancée en juin 2015 à l’initiative de la Chine, la nouvelle banque multilatérale est une tentative de Pékin et ses alliés, de briser la domination occidentale sur la gouvernance des différents bailleurs de fonds multilatéraux déjà existants. Elle compte 57 membres fondateurs parmi lesquels figurent une vingtaine de pays occidentaux, dont la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni.
Peu après le lancement de cette institution qui se donne pour mission de financer des projets d'infrastructures, dont une ligne de chemin de fer colossale reliant Pékin à Bagdad, les Etats-Unis ont appelé les pays souhaitant rejoindre l’AIIB à patienter jusqu’à ce que cette banque fasse preuve d’un respect des normes de gouvernance et des standards environnementaux et sociaux.
Mais cet appel n’a pas été pris en considération par de nombreux pays à travers le monde, dont plusieurs alliés de Washington.
Au sein du Groupe des 7 pays les plus industrialisés, seuls les Etats-Unis et le Japon ont préféré rester en-dehors de l’institution.
Washington soupçonne Pékin de vouloir utiliser l’AIIB pour favoriser ses entreprises et servir ses propres intérêts géopolitiques. La Chine détient en effet 30 % du capital de l’institution et 26 % des droits de vote, alors que l’Inde, deuxième actionnaire, vient très loin derrière avec 8,4 %.
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