(Agence Ecofin) - Le groupe bancaire United Bank for Africa, fondé par le milliardaire et philanthrope nigérian Tony Elumelu, a connu une amélioration des marges nettes de ses différentes filiales situées en zone Cemac. Une performance qu'on peut juger solide, dans un espace économique qui se relève difficilement du choc extérieur qu'il a subi avec la baisse des prix du pétrole, son principal produit d'exportation
Le bénéfice net cumulé dans ses quatre filiales de la sous-région (Cameroun, Tchad, Congo, Gabon) a été de 9,68 milliards de nairas à fin juin 2019. Cela représente un peu plus de 15,5 milliards FCFA. Ce chiffre s’affiche en hausse de 139% si on prend en compte les taux de change FCFA /naira des deux périodes respectives. A taux de change constant, la comparaison fait quand même ressortir une hausse de 131%.
La filiale congolaise en super forme
Cette grosse progression est davantage le fait de la filiale congolaise dont le bénéfice net a bondi de 559%, passant de 952 millions à 3,9 milliards de nairas. Le groupe n'a pas particulièrement commenté cette performance sur son marché congolais. Mais l'Agence Ecofin a pu noter que la baisse de 16,6% des prêts à l'économie réelle, a été largement compensée par la hausse de 78,4% des investissements sur les titres obligataires, principalement émis par le gouvernement.
Il n'est pas exclu que cette prise de risque au Congo ait été le facteur ayant permis cette performance congolaise. Au regard de la situation des comptes de ce pays d'Afrique, les rendements sur ses obligations ont grimpé.
La filiale congolaise affiche en effet, une impressionnante hausse de 121,4% des revenus d'intérêts qui ont atteint 9,8 milliards de nairas. Le Cameroun reste le marché de la région le plus rentable sur ce segment, bien qu'ayant connu une baisse de 8%.
On remarque ainsi, que le groupe UBA a joué sur l'efficience dans l'allocation de ses ressources. La hausse de ses revenus d'intérêts contraste avec la réduction de son encours de crédit accordé aux économies de la sous-région hors titres de placement. Une option intéressante qui semble avoir soutenu une baisse de son coût du risque dans une région qui a connu une accélération de l'encours des créances douteuses.
Les filiales de UBA dans la zone Cemac ont aussi renforcé leur contribution collective aux performances globales du groupe nigérian. D'un taux de 15% à fin juin 2018, leur part dans le bénéfice net consolidé (56,7 milliards de nairas), a été de 27% pour la même période cette année. Le groupe présente un solide profil de rentabilité, et confirme les prédictions de Moody's qui le voit être bien plus résilient que ses pairs de la Bourse de Lagos.
La valeur de ses actions cumule d'ailleurs une hausse de 8,9% sur ce marché pour les journées du 2 et 3 septembre 2019. Elles sont recommandées à l'achat par le consensus des analystes.
Idriss Linge
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