(Agence Ecofin) - Le gouverneur de la Banque centrale du Zimbabwe, John Mangudya (photo), a annoncé, le 30 juin, que son institution envisage de créer une structure de défaisance chargée de reprendre les créances douteuses des banques locales.
«Nous examinons le transfert des créances douteuses des banques dans une entité spéciale, dans laquelle les investisseurs étrangers pourraient acquérir des participations», a-t-il déclaré, indiquant que l’objectif du lancement de cette «bad bank» est de permettre aux établissements de crédit d’attirer de nouveaux capitaux.
Plusieurs banques zimbabwéennes ont de plus en plus du mal à échapper au dépôt de bilan en raison d’une étouffante crise de liquidités consécutive à l’assèchement des investissements et des financements étrangers dans ce pays d’Afrique australe, gouverné sans partage depuis 1987 par le président Robert Mugabe.
Les dix-huit établissements bancaires opérant au Zimbabwe avaient ouvert grandement le robinet du crédit depuis 2009, année marquée par l’abandon par Harare de sa monnaie nationale au profit du dollar américain en raison d’une l'hyperinflation.
Conjugués au ralentissement économique, ces prêts accordés sans discernement ont causé la faillite de plusieurs banques qui ont échoué à lever de nouveaux capitaux pour couvrir leurs créances carbonisées, dont Capital Bank, Genesis Bank, Royal Bank et Trust Bank.
A fin avril dernier, le taux de prêts non performants de l’ensemble des banques zimbabwéennes s’est établi à 17%, un niveau beaucoup plus élevé que celui enregistré dans la région de l’Afrique australe (10%).
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