(Agence Ecofin) - La holding bancaire Atlas Mara qui est cotée sur le London Stock Exchange, mais qui est présente exclusivement en Afrique, a réalisé un bénéficenet déclaré de 45,4 millions $ en 2017. C'est une progression vertigineuse de 441%, lorsqu'on le compare à celui de 2016 (8,4 millions $).
« Il y a un an, nous avions promis d'atteindre deux objectifs de performance: des économies de plus de 20 millions de dollars et plus du double de notre bénéfice net de 2016. Je suis heureux de vous annoncer que nous avons franchi ces objectifs de 35% et plus de 100%, respectivement », a déclaré le président du conseil d'administration d'Atlas Mara dans un communiqué.
Sans prendre en compte l'ajustement du bénéfice net à l'effet positif lié au renforcement de sa présence dans le capital du groupe Union Bank of Nigeria (20 millions $), le bénéfice net progresse de « seulement » 77,7% et de plus de 100% à taux de change constant (si on utilise la même parité entre le dollar et les monnaies locales).
Atlas Mara tient cette performance à une augmentation de 13% des revenus net d'intérêts de ses principales filiales africaines, qui sont passé de 127,2 millions $ en 2016 à 145,3 millions $ à la fin de l'exercice 2017. Par ailleurs, elle semble aussi avoir réduit ses coûts, avec un coefficient d'exploitation (poids des charges sur les revenus) de seulement 82%, contre 90% en 2016.
Mais derrière ces indicateurs se cache un certains nombre de détails qu'il faudra surveiller. Ainsi les revenus nets d'intérêts ont été soutenus par l'augmentation des taux d'intérêts au Mozambique, une réduction des charges d'intérêts au Zimbabwe, et la prise en compte, cette année, de la totalité des revenus de la filiale zambienne, contre seulement six mois d'activités en 2016.
Par ailleurs même si le poids des créances douteuses a baissé dans le portefeuille des prêts, la holding a déclaré des provision y relatives en hausse. Elles sont passées de 15,4 millions $ à 22,3 millions $, soit une hausse de 44,8%. Or les avances et prêts consentis à la clientèle constituent autour de 45,8% des actifs de la holding.
Atlas Mara doit donc tout faire pour regagner la confiance de ses investisseurs. Il faut dire qu'entre 2008, lorsqu'elle est entrée sur le marché financier de Londres, et aujourd'hui, elle a perdu près de 80%. Même si les choses semblent avoir connu une courbe positive au quatrième trimestre 2017, la valeur comptable unitaire de son action était de 4,77 $ à la fin 2017, contre 7,5 $ à la fin 2016.
Le groupe s'est redonné un nouveau souffle en nommant John Staley, un sud-africain vétéran du secteur bancaire en Afrique. Ce dernier était précédemment responsable de la division finance chez Equity Bank, une banque kenyanne qui, malgré un contexte difficile, a su dégager une marge nette en hausse.
Atlas Mara prévoit aussi de poursuivre avec sa stratégie d'acquisition de banques en Afrique. L'année dernière, il a reçu le soutien de Fairfax Holdings. Cette année, le projet est de mobiliser 37,9 millions $ auprès des banques, via l'émission d'obligations convertibles en actions, nantis par des titres possédés dans le capital d'Union Bank au Nigéria.
Idriss Linge
Johannesburg, Afrique du Sud : « Faire place au changement : façonner la prochaine ère de prospérité de l’Afrique »