(Agence Ecofin) - La filiale au Kenya du groupe financier britannique Standard Chartered Bank a demandé au gouvernement de revoir la mesure plafonnant les taux d’intérêts applicables aux prêts bancaires. « Les banques aimeraient que les taux d’intérêts soient déterminées par les lois du marché », a déclaré Lamin Manjang, directeur général de Standard Chartered Bank Kenya.
Mr Lamin a fait remarquer que des banques ont fermé plusieurs de leurs branches et ont licencié leurs personnels au Kenya du fait de cette mesure de plafonnement des taux d’intérêts. Ce dernier prévient que la situation deviendra plus difficile encore dans les mois avenir.
Si le défi est réel, la situation des banques au Kenya ne tient pas seulement de cette loi, qui avait été prise pour réduire les coûts d’accès aux crédits et favoriser l’inclusion financière. On a par exemple pu noter que la courbe des prêts à l’économie avait déjà commencé à baisser dans ce pays d’Afrique de l’est, bien avant la limitation des taux. La raison donnée en ce moment-là était une hausse des créances douteuses et donc du coût du crédit
Par ailleurs la réduction par les banques de leurs effectifs ne relève pas que du plafonnement des taux. En réponse au développement fulgurant des solutions alternatives d’inclusions financières, les banques kényanes ont dû adopter une stratégie tournée vers le digital, avec à la clé des fermetures ou regroupements d’agences, qui ont coûté un grand nombre de postes de travail.
Pour la banque centrale du pays, l’heure n’est pas encore à une révision de cette législation. Elle a cependant reconnu dans le mémorandum adressé au Fonds Monétaire International, que la mesure avait créé une certaine distorsion dans la liquidité au sein du système bancaire.
L’encadrement des taux a bloqué la possibilité de fixer un taux de référence, utile pour le marché interbancaire. Dans ce contexte, les grandes banques, assises sur d’importantes liquidités, se prêtent entre elles à faible taux, tandis que des banques plus petites accèdent plus difficilement aux ressources financières.
Chamberline Moko
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