(Agence Ecofin) - L'Assemblée Générale de BMCE Bank of Africa, le groupe bancaire marocain dont la filiale est présente dans plus de 18 pays d'Afrique subsaharienne, a validé le principe d'une augmentation de capital qui devrait voir entrer dans un investisseur étranger dans son capital, pour un investissement de 2 milliards de dirhams marocains (environ 200 millions $).
L'opération, selon le groupe, s'inscrit dans le cadre d'un nouveau plan stratégique de trois ans (2019-2020) et pour lequel 4 milliards de dirhams seront mobilisés rien que pour l'année 2019. Aucun nom n'a été avancé sur l'investisseur étranger qui a été choisi et cela reste un vrai secret.
Le groupe compte déjà dans son capital des investisseurs institutionnels étrangers, notamment la Norges Bank, ou encore Van Eck Associates Corporation. Mais l'investisseur étranger de poids présent au capital de BMCE est le français Groupe Credit Mutuel CIC qui compte détient 26,2% de participations.
Cette augmentation de capital avec en prime l'arrivée d'un institutionnel étranger, sonne comme une première réponse des grands groupes bancaires marocains, à l'avertissement selon lequel, leurs expansions sur les marchés rentables d'Afrique subsaharienne, sont associées à des risques, du fait d'un niveau insuffisant des fonds propres.
La dernière institution a avoir de nouveau sonné l'alarme, après Moody's et le Fonds Monétaire International, est Fitch. Il ressort des données publiées par cette dernière, que si l'Afrique représente à peu près 30% des actifs de BMCE, elle lui rapporte aussi près de 43% de ses revenus.
Mais cette rentabilité comporte son lot de risques, parce que le groupe évolue dans des environnements bancaires qui sont perçues comme, soit en mutation (et qui vont donc nécessiter des injections de capitaux), soit pas régulés selon des standards internationaux. Il s'en suit une appréciation de plusieurs ratios de performances, qui est estimée comme faiblement effectuée.
Idriss Linge
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