Agence Ecofin TikTok Agence Ecofin Youtube Agence WhatsApp
Ecofin Hydrocarbures
Agence Ecofin
Yaoundé - Cotonou - Lomé - Dakar - Abidjan - Libreville - Genève
Avis d'expert

L'Afrique peut profiter de l'insécurité énergétique mondiale

L'Afrique peut profiter de l'insécurité énergétique mondiale
  • jeudi, 15 mars 2012 10:05

Les yeux rivés sur les breaking news du Moyen-Orient, certains analystes attribuent les virages actuels des cours du pétrole au risque géopolitique iranien. Plus laborieuse, l’analyse froide de l’offre et de la demande globales produit une imagerie plus proche de la réalité. Les conclusions de cette analyse montrent que l’Afrique peut tirer profit du climat d’insécurité énergétique qui étreint les grandes puissances. A une condition.

L’or noir nous a habitués à des up and down au cours des dernières années. Le pétrole brut, par exemple, a perdu 53% en 2008 pour croître de 78% l’année suivante. Et les investisseurs attentifs savent que depuis 30 ans les cours évoluent de manière quasi systématique dans la première quinzaine du mois de mars. Mais si les experts de la sécurité énergétique s’arrachent les cheveux au premier trimestre 2012, c’est principalement à cause de deux grands pays : l’Iran et la Chine. Et lorsque les investisseurs nous demandent de creuser plus, l’Afrique apparaît comme un maillon stratégique dans la nouvelle architecture énergétique mondiale.

Chine : croissance en baisse, réserves en hausse

La Chine est le second plus gros consommateur de pétrole au monde après les Etats-Unis, et le principal responsable de la hausse de la demande globale. L’économie chinoise a, en effet, progressé de 10,4% en 2010 et de 9,2% en 2011 en base annuelle, et contribué à hauteur de 20% à la croissance mondiale au cours des cinq dernières années. Mais dans le même temps, les difficultés à accroître la demande intérieure, l’affaiblissement de la demande extérieure et le ralentissement de la demande intérieure d’investissement ont impacté la croissance économique chinoise de manière négative. C’est donc logiquement que le premier ministre, Wen Jiabao, a indiqué que son gouvernement ambitionnerait une croissance de 7,5% pour l’année 2012, établissant un objectif d’inflation à 4%, contre 8% entre 2005 et 2011. Quel impact aura ce ralentissement sur la demande mondiale de pétrole ? That’s the question !

Quelques indices passés inaperçus

Alors que ses réserves récupérables de pétrole brut et de gaz naturel par habitant étaient en deçà de 1/10 de la moyenne mondiale, la Chine a entrepris, il y a quelques années, la construction de quatre installations de stockage de pétrole dans l’est, l’ouest et le sud du pays. Objectifs : augmenter ses réserves stratégiques de pétrole et contribuer à réduire la fluctuation des prix locaux. L’agence Bloomberg estime qu’à la fin du quatrième trimestre 2012, ces installations auront permis de stocker 270 millions de barils. A titre de comparaison, les réserves stratégiques américaines stockées le long du golfe du Mexique s’élèvent à 570 millions de barils de pétrole brut. Le problème, comme le faisait remarquer le vice-président chinois, Xi Jinping, au journal irlandais Irish Times le 19 février 2012 c’est qu’« en Chine, toute réalisation dans le développement, si grande soit-elle, devient très petite lorsqu’elle est divisée par 1,3 milliard, l’envergure de sa population... »

Iran : une posture stratégique non explorée

« Laissez-moi vous dire ce que nous, Israéliens, avons contre Moïse. Il nous a menés pendant 40 ans à travers le désert pour finalement nous installer dans le seul coin du Moyen Orient où il n’y a pas une goutte de pétrole », déclara un jour Golda Meir. A l’époque, « la grand-mère Israël » soupesait la menace que représentaient de riches voisins pétroliers. A la sortie de son audience avec le président Obama le 5 mars 2012 à la Maison Blanche, le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, a réaffirmé la souveraineté de l’Etat hébreux à se défendre face à la menace iranienne.

Calculettes à la main, les analystes de Knowdys estiment que les conséquences des frappes israéliennes sur les installations iraniennes soupçonnées d’abriter les activités nucléaires (à des fins militaires) pourraient entrainer une augmentation du prix du baril de 15 à 20 USD. En poussant l’arithmétique, on comprend mieux pourquoi Washington et les grandes chancelleries européennes insistent sur une solution diplomatique à la crise qui éviterait une nouvelle escalade militaire dans la région. Le Golfe persique, rappelons-le, concentre le premier trafic de tankers et les plus importantes productions de la planète.

Stratégie

Devant le manque à gagner que représente déjà le gel de ses livraisons à l’Union européenne (20% des exportations), le leader iranien Mahmoud Ahmadinejad a entrepris des négociations discrètes avec ses principaux clients asiatiques, dont la Chine (qui lui achète déjà 20%), le Japon (17%), l’Inde (16%) et la Corée du Sud (10%) pour accroître leur pourcentage de brut iranien. Cette posture stratégique non explorée par les tacticiens occidentaux va peser sur les cours, d’autant que, sous la poussée du lobby pétrolier, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) risque d’attendre la super flambée avant de mobiliser les réserves stratégiques. « On dit que l’argent n’a pas d’odeur : le pétrole est là pour le démentir », écrivait Mac Orlan.

Afrique : d’énormes profits sous condition

Que répond un investisseur à sa fille de huit ans qui lui demande pourquoi la « communauté internationale » est intervenue en Libye et pas en Syrie ? Gaz et pétrole ou préservation des vies humaines ? Depuis l’Africom, la militarisation de la compétition pour la sécurité énergétique des grandes puissances est allée crescendo en Afrique pour connaitre un point d’orgue en Libye.

D’après le rapport 2009 de l’US Energy Information Administration Records, la Libye détient les réserves les plus importantes en Afrique avec 43,7 milliards de barils, suivie du Nigéria (36,2 milliards), l’Algérie (12,2 milliards) et l’Angola (9 milliards). Viennent ensuite le Cameroun, le Congo, l’Egypte, le Ghana, la Guinée équatoriale, le Mozambique, l’Ouganda, le Soudan et le Soudan du Sud, qui n’ont pas fini de révéler leur potentiel en gaz et pétrole. La qualité du produit, son exploitation offshore, la facilité de son transport, et la baisse des conflits armés depuis 1990 pour ne citer que quelques atouts, ont accru la dépendance des grandes puissances au pétrole et au gaz africains. Rien qu’en 2010 les Etats-Unis ont importé 21,7% de leur pétrole d’Afrique contre 18,5% au Moyen Orient.

Opportunités

Face aux enjeux stratégiques, à l’appétit des puissances et à la conjoncture internationale, l’Afrique peut tirer d’énormes profits de son sous-sol et financer son développement à une condition : mettre en œuvre une vraie diplomatie énergétique et d’influence commune dans les meilleurs délais. « Plus facile à dire qu’à faire » rétorqueront les observateurs qui, s’appuyant sur l’étrange destin de l’Union africaine, sont persuadés que « les dirigeants politiques africains préfèrent perdre seuls plutôt que gagner ensemble. » Il se peut cependant, au vu des signaux faibles enregistrés par Knowdys Intelligence Economique au cours des 12 derniers mois, que les grandes capitales africaines soient prêtes à faire cause commune sur la question énergétique. Depuis 1960, jamais année n’a été aussi propice que 2012 pour y parvenir.

www.knowdys.comhttp://africadiligence.com

Guy Gweth, conseil en intelligence économique chez Knowdys
 
GESTION PUBLIQUE

En 18 mois, l’USAID veut augmenter de 300 millions $ les exportations africaines d’aliments vers les Etats-Unis

Pour la première fois, le Togo se dote d'un budget vert de 118 milliards FCFA

Le Togo lance un programme de planning familial financé à plus de 49 millions $ par l'USAID

Endettement et dette publique en Côte d’Ivoire : les précisions d’Adama Coulibaly sur les investissements réalisés

 
FINANCE

Ouganda : le djiboutien Salaam African Bank lance la première banque islamique du pays

La banque kényane Equity Group annonce un bénéfice avant impôt en baisse de 13 % en 2023, à 394 millions $

BOA Niger domine en termes de rendements sur les dividendes déjà annoncés à la BRVM pour 2023

Le Fonds du Fonds tunisien Anava investit 4,3 millions $ dans Janngo Capital Startup Fund

 
AGRO

Burkina Faso : Sourgou abritera un complexe industriel textile de 272 millions $

Guinness Nigeria commercialisera finalement les spiritueux du britannique Diageo jusqu’en 2025

Le Zimbabwe veut augmenter sa production de blé de 28 % à 600 000 tonnes en 2024.

Afrique du Sud : le fabricant d’emballages Nampak veut céder ses activités en Zambie et au Malawi

 
MINES

Maroc : Critical Mineral Resources confirme la présence de minéralisations de cuivre, argent et or sur son projet Ifri

Côte d’Ivoire : une société canadienne veut mener 10 000 mètres de forage pour rechercher de l’or dans le centre

Burkina Faso : le canadien Orezone veut produire plus de 3 tonnes d’or à la mine Bomboré en 2024

Les impôts versés aux États par le plus grand producteur d’or d’Afrique de l’Ouest ont plus que doublé en 2023

 
TELECOM

Le PDG de Bharti Airtel annonce des investissements supplémentaires dans la connectivité au Gabon

Afrique du Sud : le régulateur propose de réduire les tarifs de terminaison d’appel pour des services abordables

Ghana : le régulateur télécoms met en place des stratégies pour prévenir de futures perturbations de l’Internet

Toosign obtient l'agrément de Prestataire de Services de Certification Électronique (PSCE) de l'ARTCI

 
TRANSPORT

Guinée : la phase 1 de la modernisation de l’aéroport de Conakry sera achevée d’ici août 2024 (Albayrak)

Sénégal : AIBD SA devient l'actionnaire majoritaire de 2AS, fournisseur d'assistance en escale à l'aéroport Blaise Diagne

Kenya Airways réalise son premier bénéfice d'exploitation depuis 2017

Nigeria : l’autorité ferroviaire envisage de faire passer ses trains diesel au gaz naturel liquéfié

 
ENTREPRENDRE

Didier Dinamou : « Notre réfrigérateur solaire en terre cuite est inspirée des jarres ancestrales »

Le Gabon compte plus de 930 PME locales éligibles aux marchés BTP inférieurs à 150 millions FCFA

Diwa Innovation (Réfrigérateurs autonomes) du Camerounais Didier Dinamou, lauréat de la 5ème édition de l’EDF Pulse Africa

Au Togo, les femmes en situation de vulnérabilité ont bénéficié de 600 millions FCFA de crédits octroyés par la BAD

 
ECHO

Le cacao en Côte d’Ivoire

Sénégal : répartition des fonctionnaires par secteur en 2023

La noix de cajou brute en Cote d’Ivoire

Chiffres de production aquacole (animale) de l’Afrique de l’ouest en 2020

 
FORMATION

Guinée : le ministère de l'Enseignement supérieur lance un appel pour établir une base de données des compétences

Google ouvre les candidatures 2024 de son programme de bourses en informatique

Le Pakistan désigné pour former les professionnels africains sur la lutte contre le paludisme

Côte d’Ivoire : STEMPower ouvre un centre d’ingénierie STEM à l’université de San Pedro

 
COMM

Mali : les opérateurs de télévision payante invités à adopter la numérotation logique

Bénin : les autorités nomment le directeur du nouveau radiodiffuseur public

Instagram teste une nouvelle option pour commenter des images spécifiques dans un carrousel

Affaire Martinez Zogo : ces sujets qui ont cristallisé les débats à l’ouverture du procès