(Agence Ecofin) - A Madagascar, les autorités ont interdit le 22 avril la diffusion de plusieurs émissions audiovisuelles « susceptibles de troubler l’ordre et la sécurité publiques », dans le cadre de la lutte contre la crise sanitaire. L’absence de rapport entre la décision et sa cause a suscité un véritable tollé.
A Madagascar, plusieurs organisations de la société civile ont décidé de saisir le Conseil d'Etat pour attaquer la décision suspendant certaines émissions radiotélévisées sur plusieurs chaînes couvrant Analamanga, Atsinanana, Sofia, Boeny et Sava. « Nous exigeons l'annulation de cette décision interministérielle pour laisser les médias travailler en toute quiétude, les citoyens exprimer leurs idées et prendre connaissance d'autres opinions », ont déclaré, le dimanche 25 avril, une trentaine d'organisations de la société civile dans un communiqué.
Pour de nombreux médias également perplexes face à la décision, il n’y a aucun lien entre la pandémie et la diffusion d’une émission. « C’est une entrave à la liberté d’expression. On ne voit pas le lien entre la lutte contre la pandémie et cette interdiction de diffusion. Si c’était une bonne idée, une telle mesure aurait été prise dans différents pays du monde, et ce n’est pas le cas », s’était révolté Joël Ralaivaohita (photo), directeur de publication de la chaîne MBS, propriété de l’ex-président Marc Ravalomanana.
Dans le même temps, certains médias essaient de négocier avec le régulateur. Il s’agit pour la plupart des médias qui ne sont pas proches de l’opposition.
Servan Ahougnon
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