(Agence Ecofin) - Conscient de l’importance de l’Afrique dans la bataille mondiale du streaming, Netflix, qui propose un forfait gratuit pour mobiles au Kenya, essaie de conserver des prix bas sur le continent.
En Afrique du Sud, les coûts des abonnements à Netflix augmentent à partir de ce jour. Le leader mondial du streaming et de la vidéo à la demande a confirmé l’augmentation des prix en précisant que son forfait Standard augmente de 20 rand (1,37 USD), soit 14 %, pour atteindre 159 rand par mois, et son forfait Premium augmente de 30 rand, soit 18 %, et coûte désormais 199 rands par mois.
En somme, l'augmentation au niveau de ces deux forfaits coûtera entre 1 et 2 dollars de plus aux abonnés concernés. Netflix assure quand même que son forfait basique et le forfait mobile garderont les prix actuels.
Pas une question de devises
« Ce sera notre premier changement de prix en Afrique du Sud depuis notre lancement en 2016 qui n'est pas lié au changement de devise », a déclaré un porte-parole de Netflix à la presse sud-africaine. En fait, c’est la première fois depuis l’arrivée en Afrique du service, en janvier 2016, que Netflix augmente ses prix sur le continent pour d’autres raisons que les fluctuations des devises.
Dès son arrivée sur le marché, l’entreprise avait très vite essayé d’adapter ses offres au pouvoir d’achat des populations africaines. Un abonnement Netflix Basic coûtait initialement 7,99 dollars en Afrique du Sud, tandis que les tarifs étaient de 9,99 dollars pour un abonnement Netflix Standard et de 11,99 dollars pour un abonnement Netflix Premium. En août 2018, Netflix est passé à l'utilisation du rand sud-africain comme monnaie de référence pour ses services, ce qui a entraîné une légère baisse des coûts pour les abonnés.
Netflix a besoin de plus d’argent pour résister aux concurrents
Selon le porte-parole de Netflix, cette augmentation est faite « pour refléter les améliorations apportées à notre catalogue de films et d'émissions et la qualité de notre service ». Autrement dit, la hausse a pour but de financer l’amélioration des catalogues de Netflix sur le continent, comme cela a été le cas dans de nombreux pays européens où le prix du service a augmenté avec une importante amélioration du contenu accessible aux abonnés.
Il faut rappeler que le cabinet américain Digital TV Research voit Disney+ prendre la place de leader mondial du streaming et de la vidéo à la demande à Netflix en 2025, un an plus tôt que lors de la première prévision annonçant ce passage de témoin qui n’arrange pas Netflix. Finalement, cette guerre débutée sur les territoires occidentaux semble désormais toucher un peu plus le continent africain. Netflix y augmente ses prix dans le but d’améliorer ses services à quelques mois de l’arrivée sur le continent de son plus grand concurrent au plan mondial. Il faut rappeler que Disney+ a annoncé son installation en Afrique pour 2022.
En attendant, Showmax, filiale de MultiChoice, domine le secteur par le nombre d’abonnés avec 31,6% des 5,11 millions d’abonnés estimés par Digital TV Research sur le marché africain du streaming et de la vidéo à la demande. Netflix arrive second sur le continent avec 29,7% de parts de marché. Alors que le cabinet américain prévoit que le nombre d’abonnés triple pour dépasser les 15 millions en 2026, l’arrivée de Disney+ lance une bataille décisive pour attirer les nouveaux abonnés africains.
Chaque camp affûte sa stratégie. Disney retire ses chaînes diffusant des programmes à fort potentiel des bouquets des opérateurs disponibles sur le continent, pour que ces films et séries ne soient accessibles que sur la plateforme de streaming Disney+. Netflix essaie de créer plus de séries originales ou d’acquérir plus de programmes locaux pour que chaque région couverte puisse s’identifier aux programmes et que l’engagement soit renforcé. C’est le cas avec des séries comme le désormais célèbre « Squid Game » pour l’Asie, ou les tentatives « Queen Sono» et « Blood and Water » pour l’Afrique.
Sur le continent africain justement, Netflix peine encore à remporter la palme des réussites locales. Il y a bien évidemment eu l’immense succès « King of Boys », mais il est bien trop seul face à l’armada de séries et d’émissions africaines de Showmax qui semblent entrer parfaitement en résonance avec une grande partie du public africain ; ce qui permet au service sud-africain de battre toutes les offres étrangères.
Servan Ahougnon
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