(Agence Ecofin) - MultiChoice, le principal opérateur de télévision payante africain, un des pionniers du secteur, est souvent accusé dans divers pays de profiter d’une position dominante acquise au fil des ans. Ces mêmes accusations commencent à toucher le groupe sur son marché local.
En Afrique du Sud, MultiChoice s’est défendu de se trouver dans une situation de monopole sur le marché de la télévision payante devant les autorités locales. En effet, le régulateur a organisé, du mardi 12 au vendredi 15 janvier, des audiences publiques pour vérifier si la concurrence était saine dans le secteur.
Cette audience publique fait partie d’une enquête du régulateur lancée en 2016. Elle devait déterminer les obstacles à la concurrence saine sur le marché de la télévision payante. L’étude s’est poursuivie jusqu’en 2019, année durant laquelle les conclusions faisaient état d’une domination significative du marché par MultiChoice qui serait à l’origine d’obstacles pour l’entrée de concurrents dans l’industrie.
Pour MultiChoice, ces conclusions « ne reflètent pas une analyse équilibrée, juste et solide des preuves qui lui ont été fournies au cours de l'enquête ». L’opérateur explique faire face à une concurrence accrue et à des menaces pour ses activités notamment de la part d’acteurs comme Netflix et Amazon Prime Video qui lui font perdre des abonnés. Cet argument a été soutenu par le diffuseur en clair eTV. « Les OTT auront – à mesure que le coût des données diminue, que l'accès à Internet augmente et que le contenu numérique est rendu disponible en masse – un impact sur l'abonnement et l'industrie de la radiodiffusion dans son ensemble ».
De quoi faire réfléchir les autorités dont de nombreux projets pourraient affecter MultiChoice. Le régulateur voulait par exemple obliger le principal opérateur du continent à rendre disponible en clair le contenu jugé d’intérêt public.
Servan Ahougnon
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