(Agence Ecofin) - Deux ONG nigérianes, défendant les droits civils, reprochent à la National Broadcasting Commission (NBC) ses sanctions contre certains médias et la poursuivent en justice. Elles la jugent incompétente pour les sanctionner et dénoncent des décisions qui peuvent entraver la liberté d’expression.
Au Nigeria, deux ONG de défense des libertés – le Socio-Economic Rights and Accountability Project (SERAP) et la Digital Rights Lawyers Initiative (DRLI) – viennent d’intenter chacun un procès contre la NBC, auprès de la Haute Cour fédérale d'Abuja, pour avoir sanctionné un groupe de radiodiffuseurs.
En effet, il y a quelques jours, le régulateur des médias avait sanctionné 3 télévisions privées (Channels TV, AIT et Arise TV) pour avoir diffusé des vidéos et images des violences survenues lors des manifestations du mouvement EndSARS, qu’il a jugées « invérifiables ». Ces médias ont été condamnés à payer chacune des amendes allant jusqu'à trois millions de nairas (8 000 USD).
Les deux organisations, œuvrant pour les droits civils, ont demandé le 2 novembre 2020 l’annulation des sanctions qu’elles jugent « arbitraires, illégales et inconstitutionnelles ».
Par ailleurs, pour le SERAP, « la NBC, étant un organisme de régulation, n'est pas habilitée par la loi à agir en tant que procureur et juge ». « Nous demandons humblement à la Cour de respecter le caractère sacré de la Constitution nigériane, les droits de l'homme des Nigérians, la liberté des médias et l'Etat de droit », écrit l’organisation.
« La sanction et l'amende imposées aux stations de télévision ont un effet paralysant sur la liberté d'expression et constituent une ingérence injustifiable dans le droit à la liberté d'expression de leurs abonnés, en particulier leur droit de recevoir des idées et des informations des stations de télévision sanctionnées », dénonce quant à elle la DRLI.
Bénédicta Vera-Cruz (stagiaire)
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