(Agence Ecofin) - Au Maroc, le Parlement a finalement rendu public le rapport de la mission d’exploration effectuée en 2012 dans les deux chaines de télévision d’Etat ; à savoir 2M et la Société nationale de radiodiffusion et de télévision (Snrt). « La structure du pôle audiovisuel public est aujourd’hui dépassée », déclare Rachida Benmassoud, députée de la Chambre des représentants et membre de la mission menée par la commission de l’enseignement, de la culture et de la communication.
Certes, le ministre de la Communication, Mustapha El Khalfi, note que le rapport n’a pas tenu compte des évolutions effectuées ces deux dernières années, mais il reconnaît que les problèmes présentés restent actuels. Les députés recommandent l’amélioration, dans l’urgence, de la qualité des programmes de 2M et la Snrt. Le ministère de la Communication est ainsi appelée à mettre en place une charte éditoriale comme cadre de référence aux deux supports médiatiques. L’objectif étant de les mettre à l’abri des influences, notamment celles liées à la publicité.
La mission d’exploration déplore que le fait que les recettes publicitaires représentent 95% des ressources financières de 2M. Cette dépendance ne manque pas d’avoir un impact sur la liberté éditoriale de la chaîne publique. « Le problème, c’est la baisse des subventions étatiques. La chaîne a dû acquérir des programmes bon marché, mais de moindre qualité », note le député Abdessamad Haikar, rapporteur de la commission.
Le rapport indique que la Snrt a perdu 50% de son public. En 2012, Marocmétrie constatait dans une étude que 56% des Marocains préféraient les chaînes étrangères aux chaines nationales.
La mission a également constaté le « manque de transparence » dans les productions externes. Les prestataires ne sont pas connus. Malgré le déficit de ressources humaines, la chaîne 2M, dirigée par Salim Cheikh, préfère recourir à des free-lances, au lieu de recruter un personnel stable et compétent. Seul point de satisfaction des députés, les femmes représentent 56% du personnel.
Quant à Snrt, il lui est reproché le flou autour des recrutements et l’ouverture inutile de bureaux régionaux. La centralisation des décisions restreint la marge d’action du personnel.
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