(Agence Ecofin) - Après avoir octroyé des licences audiovisuelles à 6 nouveaux acteurs, les autorités zimbabwéennes ont déclaré poursuivre leur engagement à ouvrir l’espace audiovisuel local. Pourtant, les entreprises ayant remporté le droit de créer des médias sont finalement toutes proches du pouvoir en place.
Le 23 novembre, le gouvernement zimbabwéen a accordé 6 nouvelles licences audiovisuelles et mis fin, en théorie, à des décennies de monopole du radiodiffuseur public. Ce qui devait être une preuve ultime d’une volonté de libéralisation de l’espace audiovisuel s’est pourtant mué en aveu d’une mainmise totale de la part des autorités sur la radiodiffusion locale.
En effet, ces derniers jours, la presse locale zimbabwéenne a montré comment l’octroi de ces licences renforçait le contrôle du pouvoir sur l’espace médiatique. D’après plusieurs experts zimbabwéens, les nouvelles licences ont été attribuées à des sympathisants du parti au pouvoir, la Zanu PF, ainsi qu'à des sociétés liées à l'armée qui a organisé le coup d'Etat ayant évincé Robert Mugabe en novembre 2017.
The Zimbabwe Newspapers Group, qui a obtenu une licence, est contrôlé par l’Etat. Rusununguko Media est contrôlé par l'armée nationale du Zimbabwe. Acacia Media appartient à Sharon Mugabe, membre de la Zanu PF. Les autres médias sont dits liés à différentes personnalités publiques proches du pouvoir même si de leurs côtés les preuves n’ont pas encore entièrement été établies.
Au final, l’octroi de ces licences commence à se transformer en un immense scandale d’abus de pouvoir qui fait couler beaucoup d’encre au Zimbabwe.
Servan Ahougnon
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