(Agence Ecofin) - Le gouvernement soudanais, par la voix de son ministre en charge des Finances, a indiqué dans un communiqué avoir reçu une première tranche de l'aide de 3 milliards $, promise par l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, après le départ de son ex-président Omar El Bechir. 500 millions $ ont été reçus sous la forme de dépôts dans les comptes de la Banque centrale et 1 milliard $ ont été reçus sous la forme de dons de diverses natures.
« J'ai rencontré les ambassadeurs du royaume et des Emirats arabes unis, et nous nous sommes mis d'accord sur un programme qui, si Dieu le veut, nous mènera jusqu'à la fin de 2020, afin d'achever le reste de l'aide », a déclaré le ministre Ibrahim Elbadawi, en marge d'une rencontre officielle à Abu Dhabi dans les Emirats arabes unis, et selon des propos rapportés par Reuters.
Le Soudan reste un véritable paradoxe en Afrique subsaharienne. Le pays est connu pour son pétrole. En effet, au terme du premier semestre 2019, cette matière première a été le premier contributeur en termes de revenus des exportations, avec une contribution globale de 458,5 millions $. Mais le Soudan compte bien d'autres produits d'exportation. C'est le cas du sésame qui a généré 391 millions $ de revenus d'exportation, le coton (102 millions $), les produits d'élevage (402 millions $) et l'or (280,2 millions $), selon des données collectées par l'Agence Ecofin.
Cependant, de longues années d'instabilité institutionnelle et une difficile reconstruction politique ont relégué les populations soudanaises parmi les plus pauvres de la planète. La mobilisation populaire au début de cette année 2019 et le départ de son ancien dirigeant sont la preuve que le peuple soudanais a faim du changement. Une ambition dont il faudrait tenir compte dans la gestion de l'aide des partenaires du golfe.
Idriss Linge
Johannesburg, Afrique du Sud : « Faire place au changement : façonner la prochaine ère de prospérité de l’Afrique »