Les producteurs de bananes en activité au Cameroun ont exporté une cargaison globale de 113 600 tonnes à fin juin 2018, selon les statistiques révélées par l’Association bananière du Cameroun (Assobacam). Comparées aux 140 930 tonnes exportées au cours de la même période en 2017, les exportations au premier semestre 2018 ont chuté de plus de 27 000 tonnes.
Cette contreperformance est principalement le fait de l’agro-industriel public CDC (Cameroon Development Corporation), le numéro 2 du marché de la banane et 2ème employeur du pays après la Fonction publique.
En effet, au cours de la période sous revue, cette entreprise a vu ses exportations culminer à 29 600 tonnes seulement, contre 50 563 tonnes un an auparavant, en baisse de près de 21 000 tonnes.
A l’analyse, cette contreperformance continue (ses exportations avaient déjà chuté de 19 000 tonnes au premier trimestre 2018) de la CDC, est consécutive au ralentissement de ses activités, à cause des violences imposées par les sécessionnistes anglophones aux populations de la région du Sud-Ouest du pays, dans laquelle sont situées les plantations d’hévéa et de bananes de cette entreprise publique.
Au demeurant, la CDC n’est pas le seul producteur de bananes à avoir vu ses exportations dégringoler au premier semestre 2018. Les statistiques de l’Assobacam révèlent également que les exportations de la société des Plantations du Haut Penja (PHP), le leader du marché, sont également en baisse.
En effet, cette filiale de la Compagnie fruitière de Marseille n’a pu exporter que 78 000 tonnes de bananes à fin juin 2018, contre 84 167 tonnes au premier semestre 2017, en baisse d’un peu plus de 6 000 tonnes ; soit l’équivalent des quantités exportées sur les six premiers mois de l’année par Boh Plantations, le petit poucet du marché camerounais de la banane dessert.
Brice R. Mbodiam
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