(Agence Ecofin) - En Afrique du Sud, l’expropriation foncière sans compensation envisagée par le gouvernement serait catastrophique pour l’économie et plus encore pour le peuple sud-africain. C’est ce qu’a affirmé hier Mike Pompeo, le secrétaire d’État américain durant la dernière étape de sa tournée africaine à Addis-Abeba en Éthiopie. L’information a été relayée par Bloomberg.
Pour justifier son point de vue, le dirigeant met en lumière l’échec de la planification centralisée du foncier entreprise dans des pays comme le Zimbabwe, la Tanzanie et l’Éthiopie. « Les économies africaines ont besoin d’un État de droit, de respecter les droits de propriété, d’une législation qui encourage l’investissement pour une croissance économique durable et inclusive », ajoute M. Pompeo.
Du côté des observateurs, on craint que cette nouvelle intervention de l’administration Trump dans le processus de réforme foncière en Afrique du Sud ne jette un peu plus le froid sur les relations entre les deux partenaires commerciaux. Déjà en août 2018, un tweet du président américain Donald Trump sur cette question hautement sensible avait déclenché un tollé dans la nation arc-en-ciel.
Celui-ci déclarait alors sur le réseau social avoir demandé à son secrétaire général de se pencher sur « les saisies de terres et de fermes, les expropriations et les meurtres de fermiers à grande échelle en Afrique du Sud ».
« L’Afrique du Sud rejette totalement cette vision étroite qui ne vise qu’à diviser la nation et à nous rappeler notre passé colonial », lui avait alors sèchement répondu le porte-parole du gouvernement sud-africain.
Pour rappel, le président Cyril Ramaphosa envisage de finaliser en 2020 la réforme foncière afin de « réparer l’injustice historique et la spoliation de la majorité noire ». Plus de 25 ans après la fin de l’apartheid, la minorité blanche (8 % de la population) possède 72 % des terres agricoles contre seulement 4 % pour la population noire (80 % de l’effectif total).
Espoir Olodo
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