(Agence Ecofin) - En Afrique du Sud, l’industrie de la bière représente le principal contributeur au secteur des boissons alcoolisées. Depuis le début de l’année 2020, ce segment a été durement affecté par le coronavirus et pourrait pâtir d’une pression fiscale supplémentaire.
En Afrique du Sud, South African Breweries (SAB) a exhorté le ministre des Finances Tito Mboweni à une imposition responsable de l’industrie de la bière durant l’année fiscale 2021/2022. Cet appel intervient alors que le dirigeant doit prononcer le 24 février prochain, son discours habituel de présentation du budget pour le compte dudit exercice démarrant le 1er mars prochain.
Dear Minister, the beer value chain supports 22 300 jobs in the agricultural sector. SAB buys from more than 1 000 farmers locally, the majority are emerging black female farmers. When you #TaxBeerResponsibly it supports jobs in rural communities #TipsForMoF #ResponsibleTogether pic.twitter.com/nZB4jIu1S8
— SABreweries (@SABreweries) February 6, 2021
Pour SAB, toute hausse des droits d’accise mettrait à mal la durabilité d’une industrie, dont la situation financière est peu reluisante en raison de la prohibition actuelle sur les ventes de produits alcoolisés, la 3ème depuis le déclenchement de la pandémie de coronavirus dans le pays en 2020.
Déjà, la compagnie indique avoir annulé 5 milliards de rands (340 millions $) d’investissements alors que l’industrie dans son ensemble a perdu plus de 30 milliards de rands (2 milliards $) de revenus. Par ailleurs, selon SAB, une taxation supplémentaire pourrait entraver la contribution socioéconomique du secteur.
Selon les observateurs, cette invitation de SAB pourrait rajouter au casse-tête du gouvernement qui doit combler le manque à gagner fiscal enregistré durant l’exercice 2020/2021 et favoriser dans le même temps une reprise de l’activité économique à travers un soutien aux secteurs affectés par la pandémie. L’Administration fiscale sud-africaine (SARS) estime avoir perdu 300 milliards de rands de revenus fiscaux l’année dernière dont plus de 7 milliards de rands sur l’alcool.
La situation de l’exécutif est d’autant plus délicate qu’une taxation supplémentaire des produits alcoolisés pourrait stimuler le recours des consommateurs aux produits issus du trafic illégal qui échappent à tout prélèvement fiscal, un facteur de fragilisation supplémentaire de la santé économique de l’industrie légale.
Espoir Olodo
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