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Mali : A l’opposé de Bamako, Paris écarte toute idée de dialogue avec les groupes djihadistes qui sévissent dans le sahel

  • Date de création: 27 octobre 2020 11:37

(Agence Ecofin) - Paris et Bamako ont étalé, lundi, leurs divergences concernant un possible dialogue avec les groupes liés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique au sahel. La libération de quelque 200 djihadistes récemment, en échange des otages, semble encore ne pas avoir été digérée.

En visite, le lundi 26 octobre, à Bamako, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian (photo), a écarté l’idée d’un dialogue avec les groupes liés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique qui sévissent au Mali, et plus largement dans la région du Sahel.

« Disons les choses très clairement : il y a les accords de paix [...] et puis il y a les groupes terroristes qui n'ont pas signé les accords de paix [...] Les choses sont simples », a déclaré le chef de la diplomatie française, lors de la première visite d'un haut responsable français, depuis le coup d'Etat du 18 août, au Mali.

Jean-Yves Le Drian a ajouté que cette position de la France était également celle « des pays du G5 Sahel, de la communauté internationale, et du Conseil de sécurité » de l'ONU.

Ce point de vue tranché de la diplomatie française diverge clairement d’avec celui des autorités maliennes. En effet, à la suite du ministre français, le Premier ministre malien de transition, Moctar Ouane, a, pour sa part, rappelé que « la nécessité d'une offre de dialogue avec les groupes armés » djihadistes était issue du « dialogue national inclusif », large concertation nationale tenue fin 2019 au Mali.

Pour Moctar Ouane, ce dialogue constitue « une opportunité d'engager une vaste discussion avec les communautés afin de définir les contours d'une nouvelle gouvernance des espaces ».

« Cela va nécessiter [...] un séquençage et une coordination avec nos partenaires, notamment ceux qui interviennent sur le plan militaire, au premier rang desquels figure la France », a-t-il ajouté.

En février, l'ex-président Ibrahim Boubacar Keïta avait annoncé l'ouverture de canaux de discussion avec certains groupes armés djihadistes. Des canaux de discussions qui ont permis la libération, le 08 octobre dernier, de l’opposant Soumaïla Cissé et de la Française Sophie Pétronin, en échange de la libération de quelque 200 prisonniers djihadistes.

Avec 45 soldats tués depuis l’engagement des troupes françaises au Mali depuis 2013, cet accord avait provoqué une véritable volée de bois vert au niveau de la classe politique française pour qui la pilule passe mal.

Même son de cloche pour le voisin burkinabè, également en proie aux groupes armés, qui estime la note « cher payée ».

Borgia Kobri

Borgia Kobri


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