Somaliland : report de la présidentielle initialement prévue en novembre prochain

(Agence Ecofin) - Les observateurs s’attendent à ce que le Conseil des anciens, instance législative suprême du Somaliland, prolonge le mandat du président dans les semaines à venir, comme il l’a déjà fait par le passé.

L'élection présidentielle prévue le 13 novembre au Somaliland, un Etat autoproclamé indépendant en 1991 mais non reconnu par la communauté internationale, a été reportée au mois de juillet 2023, a annoncé la Commission électorale nationale, le samedi 24 septembre.

Muse Bihi (photo), l’actuel président de cette ancienne colonie britannique qui s’est détachée de la Somalie après dix ans de guerre civile, a été élu en novembre 2017 pour un mandat de 5 ans.

Un nouveau scrutin devait initialement se tenir le 13 novembre prochain, un mois avant la fin de ce mandat. Mais le président de la Commission nationale électorale, Muse Yusuf, a annoncé que cette élection ne pouvait se tenir à la date prévue pour des « raisons techniques et financières », indiquant notamment que « l'inscription sur les listes électorales, qui doit se faire avant chaque élection, n'a pas encore eu lieu ».

La Commission électorale a évoqué un délai de « neuf mois à partir du 1^er octobre » pour l’organisation d’un nouveau scrutin, sans donner une date précise.

En août, des manifestations organisées par l’opposition qui avait accusé les autorités de chercher à retarder l'élection présidentielle ont fait plusieurs morts et des dizaines de blessés.  

L’opposition s’est félicitée de la décision de la Commission de tenir la présidentielle en juillet 2023, tout en appelant le président à quitter le pouvoir à la fin de son mandat.

« Je soutiens la décision de la Commission de tenir l'élection présidentielle dans un délai de neuf mois, mais je refuse l’extension du mandat de Muse Bihi », a commenté sur twitter l'opposant Faysal Ali Warabe, candidat à la présidentielle en 2017 contre l'actuel président.

Les autorités du Somaliland n’ont pas jusqu’ici commenté le report de la présidentielle. Mais les observateurs s’attendent à ce que le Conseil des anciens, instance législative suprême du pays, prolonge le mandat du président dans les semaines à venir, comme il l’a déjà fait par le passé.

Ce n'est pas la première fois qu'une élection présidentielle, censée se dérouler tous les cinq ans, est reportée au Somaliland. Celle prévue en 2015 s'était tenue deux ans plus tard, en 2017, à cause de la sécheresse et de contingences techniques. Le mandat du président Ahmed Silanyo avait alors été prolongé par le Conseil des anciens sans provoquer des protestations dans cette République autoproclamée de la Corne de l’Afrique où il existe un accord de partage de pouvoir basé sur l’alternance entre les principaux clans.  

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