Agence Ecofin TikTok Agence Ecofin Youtube Agence WhatsApp
Agence Ecofin
Yaoundé - Cotonou - Lomé - Dakar - Abidjan - Libreville - Genève

RCA : le gouvernement annonce la mort de 44 rebelles dans une offensive menée par l’armée et ses « alliés »

  • Date de création: 26 janvier 2021 14:46

(Agence Ecofin) - Malgré la présence de la MINUSCA et des forces rwandaises et russes aux côtés de l’armée centrafricaine toujours soumise à un embargo sur les armes, décrété depuis 2013 par l’ONU, la situation sécuritaire dans le pays reste préoccupante avec une crise humanitaire qui se profile à l’horizon.

Les autorités centrafricaines ont annoncé, lundi 25 janvier, que les troupes gouvernementales ont tué 44 rebelles au cours d’une offensive menée dans une localité au nord-ouest de la capitale Bangui avec l’aide de leurs « alliés ».

« Offensive des FACA [Forces armées centrafricaines, Ndlr] et forces alliées de Boyali au village situé à 20 km de Lambi. Bilan: RAS côté amis. Côté ennemis : 3 prisonniers acheminés à Bangui et 44 morts dont plusieurs mercenaires tchadiens, soudanais et peuls, des FACA et gendarmes renégats », peut-on lire sur le compte Facebook du gouvernement de la République centrafricaine (RCA).

Les combats impliquant les forces rwandaises et des instructeurs russes, ainsi que la reprise de Boyali par les troupes gouvernementales, ont été confirmés par les médias locaux.

Depuis le 18 décembre 2020, une coalition composée de groupes armés qui occupent les deux tiers du pays, à savoir les anti-Balaka, le 3R, le MPC et l’UPC, alliés à l’ancien président François Bozizé, a lancé une série d’attaques coordonnées en vue d’empêcher principalement le déroulement des élections générales du 27 décembre dernier.

Une offensive généralisée qui a été freinée par l’intervention des troupes de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA), d’instructeurs russes et de forces rwandaises.

Malgré la tenue du scrutin qui a vu la victoire du président sortant Faustin-Archange Touadéra, les offensives des groupes rebelles se sont poursuivies. Dans une stratégie visant à asphyxier la capitale Bangui, les rebelles ont décrété zone rouge, le tronçon routier Garoua-Boulaï-Bangui, principale voie d’approvisionnement de la capitale à partir du Cameroun voisin.

En vue de stabiliser la situation sécuritaire extrêmement difficile du pays et d’équiper correctement les FACA, le gouvernement centrafricain a demandé, la semaine dernière, la levée totale de l'embargo sur les armes, imposé au pays par l’ONU depuis 2013.

A l’issue d’une réunion de son Conseil de sécurité jeudi, l’ONU s’est dite disposée à repenser les conditions de l’embargo, sans pour autant faire droit à la demande des autorités de la RCA. Des divergences de point de vue entre membres de ce Conseil n’ont pas véritablement milité pour la levée immédiate de cette mesure.

« Les membres du Conseil de sécurité ont pris note de la demande des autorités centrafricaines de lever l'embargo sur les armes et ont réaffirmé qu’ils étaient prêts à revoir cet embargo », a déclaré l’organisation dans un communiqué.

Relevant « un grave risque de recul en matière de sécurité » dans le pays, le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies et chef de la MINUSCA, Mankeur Ndiaye, a demandé au Conseil de sécurité l’envoi de 3000 Casques bleus supplémentaires afin de renforcer les capacités des troupes onusiennes déjà sur place.

Lundi 25 janvier, l'Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a annoncé que le nombre de Centrafricains fuyant les violences dans leur pays ne cesse d’augmenter. Plus de 84 000 personnes ont en effet traversé les frontières pour se réfugier dans les pays voisins, dont 74 000 en République démocratique du Congo (RDC), 4 891 au Cameroun, 4 858 au Tchad et environ 388 autres en République du Congo.

Depuis que les violences et les tensions liées aux élections de décembre ont éclaté, près de 200 000 autres personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays. Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), la moitié d’entre elles est rentrée, mais 100 000 personnes sont toujours déplacées.

En 2021, l’ONU estime que 2,8 millions de personnes - plus de la moitié de la population - ont besoin d’aide humanitaire et de protection.  

Borgia Kobri

Lire aussi:

20/01/2021 - Centrafrique : les rebelles interdisent l’approvisionnement de Bangui en marchandises à partir du Cameroun

19/01/2021 - Centrafrique : deux Casques bleus tués dans une embuscade tendue par les rebelles près de Bangassou

13/01/2021 - RCA : la Russie compte renforcer son engagement militaire en faisant intervenir son aviation

04/01/2021 - RCA : les rebelles lancent une série d’attaques à la veille de la proclamation des résultats de la présidentielle

21/12/2020 - RCA : la Russie et le Rwanda déploient des troupes sur le terrain après l'offensive des groupes armés

Borgia Kobri


Enveloppe
Recevez votre lettre Ecofin personnalisée selon vos centres d’intérêt

sélectionner les jours et heures de réception de vos infolettres.