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Côte d'Ivoire : les Etats-Unis appellent le gouvernement à enquêter sur les morts associés aux récentes manifestations

  • Date de création: 25 août 2020 20:38

A travers un communiqué rendu public ce mardi, la diplomatie américaine a appelé le gouvernement ivoirien à « enquêter pleinement » sur les décès enregistrés lors des récentes manifestations contre la décision du président Alassane Ouattara de briguer un troisième mandat.

Les Etats-Unis ont appelé ce mardi le gouvernement ivoirien à faire la lumière sur les décès enregistrés lors des récentes manifestations déclenchées suite à l’annonce faite par le président sortant, Alassane Ouattara, de briguer un troisième mandat à la tête de la Côte d’Ivoire.

« Nous appelons le gouvernement à enquêter pleinement sur les morts associées aux récentes manifestations, et à rendre publics les résultats desdites enquêtes », peut-on lire dans un communiqué de l’ambassade des Etats-Unis en Côte d’Ivoire.

Estimant que « la répression et l’intimidation n’ont pas de place en démocratie », la diplomatie américaine fait remarquer que « les libertés d’expression, de rassemblement et d’association sont au cœur d’une démocratie fonctionnelle.  Adhérer à ces normes démocratiques permet aux Ivoiriens de participer à des dialogues politiques et à soutenir les candidats, partis ou idées de leur choix ».

Ajoutant que « l’application impartiale de toutes les lois, y compris celles qui régissent les libertés d’expression, de rassemblement et d’association, est également essentielle à un processus électoral crédible, à la bonne gouvernance en général, et à la poursuite de la transition post-conflit dans le pays ».

La Côte d’Ivoire a en effet enregistré depuis quelques semaines une série de manifestations contre la décision du président Ouattara de briguer un troisième mandat jugé « inconstitutionnel » par l’opposition et des observateurs de la société civile. Cette expression de colère a entrainé la mort de près d’une dizaine de personnes et fait une centaine de blessés.

Dans un rapport publié le 13 août, Amnesty International a révélé que « des policiers ont apparemment permis à des groupes d’hommes qui étaient pour certains armés de machettes et de gros bâtons d’attaquer des manifestants».

Dénonçant une restriction croissante des libertés publiques dans le pays, l’ONG internationale ainsi que plusieurs autres organisations de la société civile ont par ailleurs demandé la libération immédiate de la défenseure des droits humains, Pulchérie Edith Gbalet, et de ses collaborateurs arrêtés pour avoir appelé à protester contre cette candidature pour un troisième mandat. Plusieurs autres arrestations, dont des responsables de mouvements proches de Guillaume Soro ont également eu lieu.

Face au mouvement de contestation, le gouvernement ivoirien a décidé d’interdire les manifestations sur la voie publique jusqu’au 15 septembre 2020.

Ce communiqué de la diplomatie américaine sur la situation politique en Côte d’Ivoire intervient après ceux de la CEDEAO et des Nations unies. « Suivant de près l’évolution de la situation en Côte d’Ivoire à l’approche de l’élection présidentielle prévue pour le 31 octobre », le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est dit le 18 août, « préoccupé par les événements violents signalés ces derniers jours dans le pays ».

Borgia Kobri

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