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Côte d'Ivoire : l'UE appelle à des enquêtes sur les violences préélectorales

  • Date de création: 18 septembre 2020 21:37

(Agence Ecofin) - L’UE a invité, ce vendredi, la classe politique et la société civile à dialoguer pour un processus électoral impartial, transparent, inclusif et équitable en Côte d’Ivoire. Rappelant son attachement à la justice internationale, l’institution a appelé à des enquêtes sur les récentes violences.

L’Union européenne (UE) s’est exprimée ce vendredi 18 septembre sur la situation politique qui prévaut en Côte d’Ivoire à environ six semaines de l’élection présidentielle prévue le 31 octobre 2020.

Dans un communiqué, l’institution « rappelle son attachement aux principes d’inclusivité, de liberté d’expression, de transparence, de respect de l’Etat de droit et aux éventuels mécanismes indépendants d’observation, nécessaires pour assurer un scrutin aux résultats crédibles et acceptés par tous ».

Déplorant « les violences et affrontements survenus ces dernières semaines, qui ont fait plusieurs victimes », l’UE appelle les autorités ivoiriennes à mener des enquêtes afin de poursuivre les auteurs. Dans ce sens, l’institution estime que chaque citoyen a le droit de manifester pacifiquement, dans le cadre prévu par la loi, « sans être inquiété, et d’exprimer des opinions politiques sans être arrêté ou emprisonné ».

Concernant la décision du Conseil constitutionnel du 14 septembre, relative aux candidatures retenues pour l’élection présidentielle qui a d’ailleurs fait couler beaucoup d’encre, l’UE déclare en « prendre acte ». Et d’ajouter : « il est de la responsabilité première des autorités et institutions ivoiriennes compétentes de garantir un processus électoral impartial, transparent, inclusif et équitable, emportant l’adhésion des citoyens ».

Elle note par ailleurs « les différentes procédures ouvertes auprès de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) relativement au processus électoral et rappelle son attachement au respect de la justice internationale ».

A ce sujet, deux décisions de la CADHP sur le processus électoral en Côte d’Ivoire sont restées jusqu’alors sans suite de la part des autorités ivoiriennes. La première, en date du 15 juillet 2020, ordonne à l’Etat ivoirien de réformer la Commission électorale. La seconde, prononcée le 15 septembre, fait injonction aux autorités du pays de « prendre toutes les mesures nécessaires en vue de lever immédiatement tous les obstacles empêchant Guillaume Soro de jouir de ses droits d’élire et d’être élu, notamment lors de l’élection présidentielle d’octobre 2020 ».

A la veille de l’élection présidentielle, le climat politique reste particulièrement tendu en Côte d’Ivoire. En plus des violentes manifestations contre un troisième mandat du président sortant, Alassane Ouattara, qui se sont soldées par une vingtaine de morts, l’élimination d’une quarantaine de candidats à l’élection présidentielle, dont des poids lourds de l’opposition, a contribué à attiser les tensions. Mais également d’intensifier les critiques concernant la crédibilité des institutions chargées de conduire le processus électoral.

Le report de l’élection présidentielle ainsi que la tenue d’un dialogue inclusif pour la mise en œuvre de conditions plus consensuelles d’organisation du scrutin semble, de plus en plus, être l’option défendue par une majorité de l’opposition politique en Côte d’Ivoire.

Dans son communiqué, « l’UE appelle l’ensemble de la classe politique et de la société civile, ainsi que les administrations concernées à dialoguer et à s’engager de manière responsable, constructive et pacifique et faire en sorte que ce processus électoral puisse consolider durablement la réconciliation entre tous les Ivoiriens ».

Un dialogue politique pour lequel elle encourage les autorités ivoiriennes à en prendre « l’initiative pour contribuer à cet apaisement du climat politique ».

Cette prise de position de l’UE pour l’instauration d’un climat politique plus apaisé en Côte d’Ivoire intervient après celle des Etats-Unis et du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. Celui-ci a récemment déclaré suivre « de près l’évolution de la situation ».

Borgia Kobri

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