(Agence Ecofin) - Traversant une grave crise économique, le Soudan peut enfin envisager de bénéficier de financements internationaux conséquents, ainsi que des partenariats nécessaires pour amorcer la relance de son économie exsangue.
Le ministère des Finances du Soudan a exprimé le mercredi 16 décembre, sa satisfaction suite à la décision du département américain du Trésor d’aider le pays dans l’allégement de sa dette et l’apurement de ses arriérés envers les institutions financières internationales, plus particulièrement envers la Banque mondiale.
Une décision qui permettra au Soudan d’avoir à nouveau accès aux financements de l'Association internationale de développement (IDA), filiale de la Banque mondiale qui octroie des prêts et des dons aux pays les plus pauvres pour soutenir leur essor économique.
« Le ministère [des Finances] se félicite de l’intention du gouvernement américain d’apurer les arriérés du Soudan. Cette décision permettra d’accéder à un financement annuel d'environ 1,5 milliard de dollars de la part de l'IDA », fait savoir un communiqué.
The Ministry of Finance welcomes statements by Treasury Secretary @stevenmnuchin1 regarding the United States’ intent to support #Sudan’s debt relief & arrears clearance to the IFIs. This move will open access to approximately $1.5 billion in annual financing from @WBG_IDA. https://t.co/GimPjzVuuq
— Sudan Ministry of Finance (@SudanFinance) December 16, 2020
Lundi 14 décembre, le secrétaire américain au Trésor, Steven T. Mnuchin, a déclaré que « le Trésor des Etats-Unis a hâte de travailler avec les membres bipartites du Congrès, et le Soudan pour l'aider à régler ses arriérés auprès des institutions financières internationales et à faire progresser les efforts du pays pour obtenir un allégement de la dette en 2021».
I commend @SudanPMHamdok and the transitional government for taking the bold steps leading to SST rescission. @USTreasury looks forward to working with Sudan to clear its arrears and advance efforts to secure debt relief in 2021. https://t.co/7ElTRK25xo
— Steven Mnuchin (@stevenmnuchin1) December 14, 2020
Cette déclaration du secrétaire américain au Trésor est intervenue suite au retrait officiel du Soudan de la liste des Etats parrainant le terrorisme (SSTL) effectué ce même jour par Washington.
Pour les autorités de transition au Soudan, « le retrait de la liste des Etats sponsors du terrorisme n'est pas seulement une reconnaissance des progrès accomplis dans l'établissement d'une bonne gouvernance, elle ouvre également la voie à un large éventail d'investisseurs potentiels et de partenaires économiques pour participer à la reprise économique du Soudan ».
L’inscription du Soudan sur cette liste noire américaine constituait un véritable frein à la mobilisation de l’aide internationale et à un allégement potentiel de la dette du pays, notamment à travers l'initiative PPTE.
Traversant une grave crise économique, Khartoum fait face à des réserves de change limitées occasionnant des pénuries persistantes et des perturbations dans l'approvisionnement en électricité et en nourriture ; en plus de ratios d'endettement public et extérieur élevés et intenables qui s'élevaient respectivement à 211,7% du PIB et 198,2% du PIB en 2019.
Alors que la croissance économique du pays devrait ressortir fortement négative à -8,4% en 2020, selon les projections du Fonds monétaire international (FMI), le Soudan est parvenu à un accord en juin dernier avec l’institution de Bretton Woods sur un programme de réformes sur 12 mois qui, bien que non financé, vise à réduire les grands déséquilibres macroéconomiques du pays.
Dans son communiqué, le ministère soudanais des Finances et de la Planification économique a réaffirmé son engagement à mettre en œuvre les réformes économiques actuellement entreprises par le gouvernement de transition.
« Ces réformes contribueront à garantir la stabilité économique en s'attaquant aux distorsions structurelles de l'économie, à promouvoir l'investissement et la croissance, et à bâtir une économie prospère pour tous les Soudanais, en particulier les jeunes, les femmes et les communautés touchées par la guerre et marginalisées », ont déclaré les autorités soudanaises.
Borgia Kobri
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