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Mali : la CEDEAO réaffirme son exigence pour une transition civile, en plus de la dissolution du CNSP

  • Date de création: 17 septembre 2020 21:14

(Agence Ecofin) - La CEDEAO semble clairement décidée à écarter les militaires de la gestion de la transition politique au Mali. En plus d’exiger un président et un Premier ministre civils, l’institution sous-régionale veut que le CNSP soit dissout dès le démarrage de cette transition civile.

La CEDEAO a rendu publiques les conclusions du mini-sommet tenu le 15 septembre à Accra, au Ghana, sur la situation au Mali. L’objectif de la réunion est de permettre aux membres de la junte militaire au pouvoir, le CNSP, de présenter aux chefs d’Etat un schéma et une feuille de route de la transition issus des concertations nationales organisées du 10 au 12 septembre à Bamako.

Après délibération, les chefs d’Etat de la CEDEAO ont réaffirmé leur exigence pour une transition dirigée par un président et un Premier ministre civils pendant toute la période.

Toutefois, sur la question de la durée de la transition, la CEDEAO semble avoir lâché du lest. Dans le communiqué final de ce mini-sommet, l’institution déclare avoir « pris note de la durée de la transition politique au Mali qui sera de 18 mois maximum », à compter du 15 septembre.

Par ailleurs, l’organisation sous-régionale exige que le CNSP soit dissout « dès le démarrage de la transition civile ».

En réponse à la junte qui a demandé une levée de l’embargo, les chefs d’Etat de la CEDEAO ont exigé la nomination effective du président et du Premier ministre de la transition avant toute levée des restrictions.

S’exprimant lors d’une conférence de presse organisée à Bamako, après la rencontre d’Accra, le mercredi 16 septembre, le colonel-major Ismaël Wagué (photo), porte-parole du CNSP, a déclaré que « nous allons commencer dès aujourd’hui à mettre en place un collège pour installer les organes et les personnalités de la transition ».

« Notre option avouée est d’être du côté de la majorité qui veut une transition militaire. Mais nous tenons aussi compte de la logique de la CEDEAO qui veut une transition dirigée par des civils. Toutes les options sont sur la table », a-t-il ajouté.

Signe que le schéma et la feuille de route présentés à la CEDEAO n’ont pas eu l’adhésion totale de l’institution sous-régionale, la junte semble clairement s’orienter vers un nouveau round de discussions entre les acteurs politiques au Mali.

« Nous avons dit clairement à la CEDEAO que nous sommes au service du peuple. Dans la mesure où la majorité a parlé d'une transition militaire, nous avons suggéré qu'on puisse aller dans ce sens. La CEDEAO a refusé. Nous avons donc dit que nous ne pouvons pas décider sur place et que nous allons revenir et discuter conformément à ce qu’il y a dans la charte », a expliqué Ismaël Wagué.

Borgia Kobri

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