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Côte d’Ivoire : la désobéissance civile lancée par l’opposition entre dans sa phase active en pleine campagne électorale

  • Date de création: 16 octobre 2020 13:46

(Agence Ecofin) - L’opposition ivoirienne appelle au « boycott actif » de toutes les opérations électorales, en vue d’empêcher la tenue du scrutin présidentiel du 31 octobre. Elle a appelé ses militants à faire barrage à ce qu’elle qualifie de coup d’Etat électoral du président sortant, Alassane Ouattara.

L’appel à la désobéissance civile lancé par l’opposition ivoirienne contre la tenue de l’élection présidentielle du 31 octobre prochain vient d’entrer dans sa phase active, alors que s’ouvre la campagne électorale.

Au cours d’un point de presse animé, le jeudi 15 octobre, Henri Konan Bédié (photo, gauche) et Pascal Affi N’guessan (photo, droite), dont les candidatures ont été retenues par le Conseil constitutionnel, ont appelé leurs partisans au « boycott actif » de toutes les opérations électorales.

« Le processus électoral en cours ne nous concerne nullement. Ce processus électoral est illégal parce qu’il ne répond à aucun critère. […] Nos militants comme les électeurs ivoiriens doivent s’abstenir de participer, tant en ce qui concerne la distribution des cartes d'électeurs, qu'en ce qui concerne la campagne électorale », a déclaré Pascal Affi N’guessan.

« Nous invitons nos militants sur l’ensemble du territoire à faire barrage à ce coup d’Etat électoral que le président Alassane Ouattara s’apprête à commettre, à empêcher la tenue de toute opération liée au scrutin et à mettre en application le mot d’ordre de boycott actif par tous les moyens légaux à leur disposition, afin que le pouvoir actuel consente à convoquer l’ensemble des forces politiques nationales, afin de trouver des solutions acceptables à toutes les revendications qui sont ressorties de la proclamation des candidatures », a-t-il lancé.

Dans un message vidéo diffusé, ce même jeudi, Mamadou Koulibaly dont la candidature à la présidentielle a été rejetée, a appelé la population à « prendre les dispositions pour que cette élection n'ait pas lieu le 31 octobre ». Un appel au « boycott actif » qui été réitéré par toute la plateforme de l’opposition ivoirienne au cours d’une conférence de presse, tenue ce vendredi 16 octobre à Abidjan.

Initiatives diplomatiques

En plus des actions sur le terrain, l’opposition ivoirienne s’est lancée dans une série d’initiatives diplomatiques afin d’obtenir la tenue d’élections « transparentes et inclusives ».

Le 12 octobre dernier, Henri Konan Bédié a effectué un voyage de deux jours à Accra à bord d’un avion de la République du Ghana, mis à sa disposition par Nana Akufo-Addo qui est actuellement le président en exercice de la CEDEAO.

Même si rien n’a officiellement filtré de ces discussions, certaines sources indiquent qu’il s’agissait d’un début de médiation entreprise par le président ghanéen entre le pouvoir ivoirien et l’opposition qui reste tout de même déterminée à obtenir la reprise totale du processus électoral et la mise en place d’une transition politique.

Pour sa part, l’ancien président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, s’est rendu au siège de la Commission européenne à Bruxelles afin d’échanger avec la présidente de la sous-commission des droits de l’Homme du Parlement européen, Marie Arena. Il a également rencontré Thierry Mariani, membre de la commission des Affaires étrangères du Parlement européen. D’autres initiatives diplomatiques sont également en cours affirment certaines sources.

A la suite de l’invalidation d’une quarantaine de candidatures à l’élection présidentielle, l’opposition ivoirienne exige, depuis le 20 septembre dernier, en plus du retrait de la candidature du président sortant, Alassane Ouattara, qui brigue un troisième mandat qu’elle juge inconstitutionnel, la dissolution du Conseil constitutionnel et de l'actuelle Commission électorale et l’audit international de la liste électorale, avant la tenue de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire.

L’opposition politique ivoirienne exige également la libération de tous les prisonniers politiques, civils et militaires encore détenus dans le pays. Ainsi que « le retour sécurisé de tous les exilés sur la terre de leurs ancêtres, avec à leur tête le Président Laurent Gbagbo, le Premier ministre Guillaume Soro, le ministre Charles Blé Goudé et le maire Noël Akossi Bendjo ».

Borgia Kobri

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