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Dette africaine : les bons signaux qui viennent de la Côte d'Ivoire

  • Date de création: 05 novembre 2020 13:01

(Agence Ecofin) - Malgré une élection présidentielle tendue, les investisseurs ont affiché un intérêt remarqué pour les titres d’emprunt internationaux émis par la Côte-d’Ivoire. Ce signal est positif pour le pays d’Alassane Ouattara récemment réélu, et pour beaucoup de pays africains.

Une élection présidentielle tendue en Côte d’Ivoire qui s’est soldée par la réélection d’Alassane Ouattara ne semble pas poser de problèmes aux investisseurs sur le marché international des capitaux où sont émises et négociées les obligations internationales.

Selon des données compilées par Bloomberg, la demande pour les eurobonds du pays a augmenté, faisant grimper leurs prix de 6,9% sur le mois d'octobre durant lequel se déroulait pourtant une campagne électorale pleine d’incertitudes.

Contrairement à une partie de l'opinion publique ivoirienne défavorable à Ouattara, les investisseurs internationaux espèrent surtout qu'il poursuivra les politiques qui ont permis à son pays d'avoir une croissance moyenne de 7% au cours des dernières années. Cela garantit que le pays continuera d'assumer le service de sa dette extérieure sans grande difficulté.

La valeur des eurobonds ivoiriens a ainsi affiché la plus forte progression en Afrique au cours du mois analysé, bien mieux que ceux du Kenya, du Ghana et de l'Afrique du Sud. On relève que cette demande pour les titres d'emprunt internationaux de la Côte d'Ivoire survient dans le cadre d'un regain d'intérêt pour la dette des économies émergentes et frontières, qui offre un rendement bien plus intéressant que les taux négatifs des marchés développés.

Au-delà de la Côte-d’Ivoire, cette performance montre aussi que le risque qui est redevenu une version largement partagée de la situation en Afrique est perçu différemment par les investisseurs. En plus de la covid-19 qui a forcé les gouvernements à apporter une réponse budgétaire de près de 44 milliards $, selon la Commission économique pour l'Afrique, le continent noir a dû faire face à des inondations et des élections à priori difficiles. 

La confiance des investisseurs internationaux sera donc cruciale pour assurer le financement des budgets en 2021 et au-delà. Selon l'Institute of International Finance (IIF), une association des banquiers centraux basée aux Etats-Unis, rien que pour les pays éligibles à l'initiative de suspension temporaire des remboursements du G20, la dette publique devrait atteindre les 78% du PIB en 2020, avant de descendre au tour de 65% vers 2025.

Dès l'année prochaine, ces pays devront mobiliser l'équivalent de 125 milliards $, soit environ 10% de leur produit intérieur brut cumulé. Une ressource qui ne peut leur être fournie facilement que par le marché international des capitaux.

Rappelons que malgré la covid-19, tous les pays éligibles à l'initiative du G20 ont continué de rembourser leur dette internationale privée et multilatérale. En tout, l'initiative ne leur a apporté que 4,9 milliards $ auxquels il faut ajouter les 16 milliards $ prêtés par le FMI. Trop peu pour amorcer une reprise post-covid-19 sereine.

Idriss Linge

Idriss LINGE


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