(Agence Ecofin) - Les populations vulnérables des zones de la région du Tigré sous le contrôle du gouvernement fédéral d’Ethiopie pourront enfin bénéficier d’un soutien humanitaire de la part des organisations onusiennes. Une décision qui intervient un mois après le début du conflit militaire.
Après plusieurs demandes infructueuses, l’ONU a finalement obtenu des autorités fédérales d’Ethiopie un accès humanitaire illimité au Tigré, un mois après le déclenchement de l’opération militaire dans la région par le Premier ministre, Ahmed Abiy.
Un accord signé par l’ONU et le ministre éthiopien de la Paix, dont l’AFP a eu copie, autorise « un accès sans restriction, continu et sécurisé du personnel et des services humanitaires aux populations vulnérables dans les régions contrôlées par le gouvernement au Tigré et dans les zones frontalières des régions Amhara et Afar » voisines.
Ethiopia and the United Nations reached an agreement on Wednesday to channel desperately needed humanitarian aid to a northern region where a month of war has killed, wounded and uprooted large numbers of people. https://t.co/rSvWSkehPk
— Reuters Africa (@ReutersAfrica) December 2, 2020
La situation sécuritaire reste encore confuse au Tigré. Bien que le gouvernement fédéral ait conquis la capitale, Mekelle, le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) reste toujours présent dans certaines parties de la région. Son chef, Debretsion Gebremichael, affirme être déterminé à poursuivre le combat contre « les envahisseurs », faisant ainsi craindre une aggravation de la situation humanitaire dans la région.
Après la prise de Mekelle par les troupes fédérales, un afflux de patients a été constaté dans les hôpitaux de la capitale régionale du Tigré par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). L’Organisation a précisé que ces établissements sanitaires manquaient de tout, « trois semaines après que les chaînes d'approvisionnement ont été interrompues » par le conflit.
Avant le conflit, environ 600 000 personnes, dont 96 000 réfugiés érythréens vivant dans quatre camps, dépendaient totalement de l’aide alimentaire pour se nourrir au Tigré, et un million d’autres bénéficiaient d’un « filet de sécurité » alimentaire, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) des Nations unies.
Le déclenchement du conflit dans le Tigré a poussé environ 45 500 personnes à fuir au Soudan voisin, et a déplacé un nombre indéterminé de personnes dans la région.
Borgia Kobri
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