(Agence Ecofin) - Dans son discours à la nation dont une copie a été publiée sur le site officiel de la Présidence de la République, le président kényan, Uhuru Kenyatta (photo), a demandé à la Banque centrale de son pays, de veiller à ce que les banques commerciales n'appliquent pas des taux d'intérêt « prédateurs », sur les crédits qu'elles accordent à leurs clients.
« La loi plafonnant les intérêts au Kenya est entrée en vigueur en 2016 et [...] a été introduite à la suite d'un tollé public contre le coût élevé du crédit. La mise en œuvre de la loi devrait faire baisser le coût du crédit et également accroître l'accès au crédit. Malheureusement, elle a eu un effet négatif sur l'économie et réduit le montant du crédit disponible », a fait savoir le président justifiant sa récente décision de supprimer la limitation légale des taux d'intérêt bancaires à au plus 4% des taux de la Banque centrale.
Dans une adresse où le maître-mot était l'économie, Uhuru Kenyata a dévoilé le plan majeur de son gouvernement pour soutenir financièrement les petites et moyennes entreprises (PME). Cette ambition se traduit par la mise en œuvre d'une initiative à laquelle ont adhéré 5 banques locales qui ont mis à disposition 10 milliards de shillings kényans (100 millions $). Cette somme servira à accorder des crédits aux PME à un taux préférentiel de 9% par an, pour des montants n'excédant pas 25 000 $.
Le marché financier kényan attend toujours de voir comment les banques réagiront à la suppression de la limitation des taux. Pour l'instant, seule la filiale du groupe Standard Chartered Bank a donné des signes d'apaisement. Elle a annoncé qu'elle abaissait les taux sur les crédits d'avant fin décembre 2019, afin de s'aligner sur la direction prise par la Banque centrale. Cependant, si la durée des remboursements a baissé, le montant à reverser chaque mois est resté le même.
Idriss Linge
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