(Agence Ecofin) - Les USA pourraient sanctionner les parties impliquées dans la dégradation de la situation sécuritaire et économique en Libye. Washington dit surtout regretter les actions des pays étrangers, qui entravent notamment une meilleure redistribution de la manne pétrolière entre Tripoli et Benghazi.
Lundi, le gouvernement américain a évoqué le spectre de sanctions contre les parties impliquées dans la guerre en Libye, qui entravent les efforts visant à rétablir le partage des revenus pétroliers entre les parties belligérantes : l’Est et l’Ouest. Ceci, après que la société publique du pétrole (NOC) a accusé les Emirats Arabes Unis d’être responsables du nouveau blocus des exportations de pétrole.
Si le communiqué du gouvernement américain n’a mentionné aucun des pays en particulier, il indique que « les USA regrettent les actions de l’étranger qui entravent la mission vitale de la NOC et augmentent le risque de confrontation en Libye ». « La porte est toujours ouverte à tous ceux qui mettent les armes de côté, refusent les manipulations étrangères et se réunissent dans un dialogue pacifique pour faire partie de la solution. Cependant, ceux qui sapent l’économie libyenne et s’accrochent à l’escalade militaire seront confrontés à l’isolement et au risque de sanctions », explique le communiqué.
Actuellement, le gouvernement de l’Est (Benghazi) est soutenu financièrement et militairement par les Emirats Arabes Unis, la Russie, la France et l’Egypte. Il est également épaulé par l’armée nationale libyenne (LNA) de Khalifa Haftar. L’Ouest (Tripoli) est contrôlé par le gouvernement d’union nationale, reconnu par la communauté internationale et soutenu techniquement, financièrement et militairement par la Turquie.
Le point de discorde entre les deux parties est le pétrole. En effet, la NOC qui est sous le contrôle de l’Ouest, possède le droit exclusif d’exporter le brut du pays. L’Est craint que la reprise du flux de pétrole n’aide Tripoli à obtenir l’argent nécessaire à une offensive généralisée contre la LNA et ses alliés. D’où le blocus sur les exportations.
Le porte-parole de la LNA, Ahmed al-Mesmari, a demandé samedi que l’argent du pétrole soit déposé dans un pays étranger non spécifié et a déclaré qu’un mécanisme transparent devrait être établi afin que l’argent puisse être distribué équitablement entre les deux parties. Il a également demandé des garanties que l’argent ne serait pas utilisé pour soutenir des « mercenaires », en référence aux combattants syriens actifs aux côtés du gouvernement d’union nationale soutenu par la Turquie, rapporte Al Monitor.
La reprise du flux de pétrole et le partage équitable des revenus réduiraient probablement la dépendance des deux parties à l’égard du soutien militaire étranger, qui s’est considérablement intensifié ces derniers mois.
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