Des entreprises consultées par le Gicam dans le cadre de l’élaboration du tableau de bord de l’économie, 86% d’entre elles annoncent que la crise dans ces régions a des répercussions négatives très importantes (50%), et importantes (36%) sur leurs activités.
Au 31 juillet 2019, les données recueillies auprès des entreprises et compilées par le Gicam donnent une idée de l’impact financier de la crise sur les entreprises.
« En termes de pertes d’actifs, les destructions, pillages, vols ont déjà coûté près de 40 milliards FCFA, dont la moitié représente les pertes des entreprises agro-industrielles (CDC, PAMOL, CTE, Ndawara, PHP,…). En raison de la nature de leurs activités qui s’étalent sur des hectares, ces dernières se retrouvent quasiment démunies face aux attaques et sont dans l’impossibilité de sauvegarder leurs actifs, surtout le matériel végétal. Les infrastructures de transport et de distribution de l’énergie (des entreprises) ont également été particulièrement touchées », révèle l’enquête du Groupement inter-patronal.
Toujours selon ce rapport, face à la crise, les entreprises, qu’elles soient installées dans les régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest ou pas, supportent également des charges supplémentaires dues aux mesures d’adaptation indispensables. Il s’agit notamment des charges de renforcement des mesures de sécurisation, des coûts de déplacements des équipements et d’adaptation des produits et services. Sur les trois années que dure la crise, l’estimation sommaire réalisée les chiffre à plus de deux milliards FCFA.
« Les villes mortes, l’insécurité et les destructions diverses, l’arrêt des chantiers d’investissement public débouchent sur des manques à gagner importants en termes de chiffres d’affaires pour les entreprises. En se focalisant sur 10 secteurs d’activité uniquement, ces pertes sont estimées à près de 800 milliards FCFA au bout de trois ans. Le secteur de la distribution est le plus touché, l’insécurité ayant fait le lit des circuits d’approvisionnement informels dont plusieurs sont alimentés par les produits de contrebande », révèle le Gicam.
Les recettes de l’Etat pâtissent également de la crise. Les données collectées, concernant les secteurs étudiés, établissent à près de 18,5 milliards FCFA le montant de recettes perdues par l’Etat depuis le début de la crise. Il s’agit de recettes qui auraient relevé de l’impôt sur les sociétés, des redevances et autres taxes diverses.
« L’impact sur l’emploi formel semble encore mesuré, la plupart des entreprises ayant, fait remarquable, opté pour des redéploiements partiels ou globaux de personnels. Une fois encore, les agro-industries n’ont pu opérer de telles stratégies. Leurs personnels sont ainsi principalement touchés par les mises au chômage technique et les compressions », relève le Gicam.
SA
Lagos, Nigeria - Financing growth in West Africa's trade epicentre