Tunisie : après une motion de défiance du Parlement, le Premier ministre démissionne

(Agence Ecofin) - Le Premier ministre tunisien, Elyes Fakhfakh, vient de remettre sa démission au président Kaïs Saïed. Faisant l’objet de critiques pour conflit d’intérêts présumé, le responsable a dû faire face à une motion de défiance de 105 députés issus entre autres de sa propre formation, le parti Ennahdha.

Le Premier ministre tunisien, Elyes Fakhfakh (photo), vient de remettre sa lettre de démission au chef de l’Etat, Kaïs Saïed. C’est ce que rapportent plusieurs médias locaux dont la chaîne de radio privée Mosaïque FM citant des sources « bien informées ».

L’annonce intervient peu après que le président de la République a officiellement demandé au responsable de démissionner de son poste. Dans un contexte politique marqué par des tensions avec sa famille politique (le parti d’inspiration islamique Ennahdha) qui lui a officiellement retiré sa confiance, Elyes Fakhfakh a dû faire face à une motion formelle de défiance déposée contre lui par un groupe de 105 parlementaires.

Arrivé à la tête du gouvernement il y a seulement quelques mois, l’ancien ministre des Finances sous Moncef Marzouki fait face à des accusations de conflit d'intérêts présumé. Il est suspecté de ne pas avoir cédé la gestion de ses parts dans des sociétés d'assainissement qui ont remporté d'importants marchés publics.

Le chef de l’Etat dispose désormais de quelques jours pour désigner un nouveau Premier ministre qui disposera à son tour d'un délai de deux mois pour former un nouveau gouvernement et le faire investir par le Parlement. Pour l’instant, aucune piste ne semble émerger quant au nom du prochain remplaçant d’Elyes Fakhfakh.

Moutiou Adjibi Nourou