(Agence Ecofin) - C’est désormais la course entre les deux futurs eldorados gaziers d’Afrique orientale qui lorgnent les marchés du Japon et de la Corée du Sud. La Tanzanie veut être le premier à approvisionner ces marchés, avant le Mozambique pour y sécuriser plus de parts de marchés.
« Nous devons battre le Mozambique pour sécuriser ces deux marchés majeurs en Asie», a affirmé M. Sospeter Muhongo (photo), le ministre tanzanien de l’Energie, selon des propos relayés par le Tanzania Daily News.
Pour y arriver, le gouvernement a annoncé avoir achevé l’établissement d’un document préliminaire visant à établir un accord avec les compagnies étrangères désireuses d’investir dans la construction et le développement des activités de l’usine de traitement de gaz naturel de Lindi.
On se souvient, qu’en août dernier, le président tanzanien, John Magufuli avait demandé aux responsables du secteur de l’Energie d’accélérer le processus de réalisation de l’usine. « Je veux voir la construction de cette usine démarrer très rapidement. Nous prenons trop de temps. Accélérez le processus afin que les investisseurs puissent commencer les travaux de construction de l’usine immédiatement.», avait-il ordonné.
L’installation devrait coûter 30 milliards de dollars.
Le processus trainait à cause des difficultés à régler les problèmes liés à l’acquisition des terres et de l’incertitude du cadre juridique, souligne Oil Price.
« Si le Mozambique réalise ses exportations de GNL avant la Tanzanie, le terminal d’exportation que nous comptons mettre en place pourrait être sans valeur (…) Nous allons privilégier les contrats à long terme qui auront un effet direct, au cas où notre concurrent s’attaquera également au marché asiatique.», a ajouté le ministre tanzanien.
Les inquiétudes du responsable tanzanien s’expliquent en effet par le fait que les ressources gazières du Mozambique sont plus importantes que celles de la Tanzanie. Aussi, les autorités mozambicaines sont-elles plus actives dans le processus de développement de l’industrie gazière.
Le Mozambique envisage d’exporter son gaz au plus tard entre 2022 et 2023. Quant à la Tanzanie, elle espère un accord définitif avec les compagnies internationales courant 2018.
Olivier de Souza