(Agence Ecofin) - La société d’Etat libyenne du pétrole (NOC) déclarera la force majeure si les affrontements autour des terminaux pétroliers de l’Est persistent. C’est ce qu’a affirmé en fin de semaine dernière Jadallah Al-Okli, un membre du conseil d’administration de la NOC, selon des propos repris par le Libya Observer.
Cette intervention survient quelques jours après que le conseil d’administration de la NOC a annoncé son exaspération face aux violences dans le croissant pétrolier qui empêchent l’optimisation de la production et le bon fonctionnement des ports pétroliers. D’ailleurs, la production, qui s’était établie à 700 000 b/j avant le début des affrontements, est aujourd’hui de 620 000 b/j et les perspectives sont de plus en plus mauvaises.
La semaine dernière, le consortium Waha Oil qui exploite d’importants gisements dans la région a déclaré que sa production pourrait être réduite à zéro dans les prochains jours. Certains de ses périmètres ont déjà cessé leurs activités et de nombreux travailleurs ont été évacués.
Pour rappel, les responsables du secteur espéraient faire grimper le plateau de production journalière à 900 000b/j à la fin du premier trimestre. Si la Libye en arrivait à déclarer la force majeure sur les terminaux pétroliers de l’Est, ce seront ainsi plus de 60% de sa production et de ses exportations qui seront suspendues. La région de l’est regroupe en effet les principaux gisements du pays. Par conséquent, on pourrait craindre non seulement un important recul de la production au profit d’une recrudescence de la violence, mais aussi une raréfaction des recettes pétrolières. Les investisseurs pourraient également définitivement tourner le dos au pays qu’ils avaient fui en 2011 et où ils se préparaient à revenir.
Néanmoins, M. Al-Okli a indiqué que des efforts sont en train d’être fournis au niveau du conseil d’administration pour limiter les dégâts.
Olivier de Souza
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