(Agence Ecofin) - Le changement climatique ne crée pas le terrorisme, mais participe à la mise en place d’un environnement favorable à son développement. C’est ce que l’on retient du rapport « Insurrection, terrorisme et crime organisé face au réchauffement climatique » publié par le think tank allemand Adelphi.
Selon le document, « le changement climatique agit comme un multiplicateur de menaces. Il interagit et converge avec d’autres risques dans un contexte donné et peut accroitre la probabilité de conflit ou conflit violent.»
Dans la région du lac Tchad par exemple, les sécheresses ont provoqué une diminution du niveau de l’eau dans le lac, privant les populations vivant dans la zone au Cameroun, au Niger, au Nigeria et au Tchad d’une ressource essentielle. Ceci ajouté à la surexploitation des sols et de l’eau et à la croissance démographique, a plongé les populations dans une extrême pauvreté, facilitant ainsi le recrutement par le groupe terroriste Boko Haram.
« Les jeunes peuvent se sentir marginalisés et délaissés par l’Etat, alors que les groupes armés leur offrent une sécurité économique et une possibilité de s’identifier », explique Lukas Rüttinger, l’un des auteurs de l’étude.
Des situations semblables sont également constatées dans d’autres régions du monde telles que la Syrie où l’Etat islamique a pris le contrôle de la ressource en eau, ou encore le Guatemala en Amérique centrale. Pour remédier à cet état de choses, les auteurs appellent les Etats à inclure le changement climatique dans les politiques internationales.
L’Adelphi est rejoint dans ses conclusions par un rapport d’études réalisé par l’Observatoire géopolitique des enjeux des changements climatiques en termes de sécurité et de défense pour le compte du ministère français de la Défense.
Gwladys Johnson
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.