(Agence Ecofin) - L’ancienne guérilla Renamo (Résistance nationale mozambicaine), reconvertie en mouvement d'opposition après la fin de la guerre civile, a annoncé, jeudi 16 octobre, qu’elle refusera de reconnaître le résultat des élections de présidentielle et législatives tenues mercredi. Le porte-parole de ce principal parti d’opposition du pays, Antonio Muchanga, a affirmé que sa formation a déjà gagné ces élections.
«Nous n'acceptons pas le résultat de ces élections (...) Nous pouvons dire catégoriquement que nous avons gagné ces élections», a déclaré M. Muchanga, alors même que les résultats connus portent sur moins d'un quart des bureaux de vote.
Selon ces chiffres encore très partiels, Filipe Nyusi (photo), le candidat du Frelimo, le parti au pouvoir depuis l'indépendance en 1975, est en tête avec 63,02% des voix.
Il devance le chef de la Renamo, l'ex-guérillero Afonso Dhlakama, crédité de 29,42%, et le candidat du Mouvement démocratique mozambicain, un parti de création récente, Daviz Simango, 7,56%.
Le porte-parole de la Renamo n'a pas indiqué sur quelle base il revendiquait la victoire dans ces élections présidentielle et législatives, qui se tenaient le même jour. Le jour du scrutin, la Renamo avait dénoncé mercredi des tentatives de fraudes, sans donner de détails sur ces incidents présumés
Les observateurs internationaux avaient noté le calme dans lequel le scrutin s'est déroulé, ne signalant pas d'incidents majeurs. «Nous avons noté quelques irrégularités, mais je dirais que dans l'ensemble, jusqu'au moment de la clôture, cela s'est bien passé. C'était calme», a déclaré la responsable des observateurs de l'Union européenne, Judith Sargentini.
La campagne électorale s’était aussi déroulée sans heurts notables, chose qui n’était pas évidente après deux années de tensions, qui ont effrayé les investisseurs, avant d’être conclues par un cessez-le-feu signé en août dernier entre le Frelimo et la Renamo.
Ancienne guérilla antimarxiste qui était proche de l’apartheid sud-africain, la Renamo est devenue le principal parti de l'opposition après la fin de la guerre civile, en 1992.
Cette formation, qui a perdu du terrain à chaque élection (de 47% des voix en 1999 à 16% en 2009) avait repris les armes depuis que son chef historique Afonso Dhlakama s'était caché dans la brousse en 2012, afin de réclamer un meilleur partage du « pouvoir ».
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