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Economie verte, Rio + 20: voie étroite pour la voix de l’Afrique

  • Date de création: 09 avril 2012 06:17

(Agence Ecofin) - « L’Afrique a une position unique et parle d’une seule voix ». Cette phrase est devenue une obsession pour nos décideurs lors des négociations internationales sur l’environnement. Comme l’a rappelé Denis Sassou Nguesso, Président du Congo et porte-parole du continent, la déclaration commune de l’Afrique sur Rio + 20 porte principalement sur :

- engagement des pays développés d’allouer 0, 7 % du PIB à l’aide au développement

- adoption d’une solution équitable pour l’annulation totale de la dette

- nécessité de la mise en œuvre des plans de Bali et Johannesburg sur l’appui au renforcement de capacité et au transfert de technologie

- mise en œuvre des accords de Copenhague et Durban sur le fonds vert

- l’urgence de la prise en compte de la voix de l’Afrique dans les institutions internationales

- importance du cadre institutionnel pour l’environnement : l’Afrique souhaite que le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) devienne une agence spécialisée de l’environnement avec Nairobi pour siège. Il s’agit de la transformation du PNUE en l’Organisation Mondiale de l’Environnement comme le propose la France.

Sur ce dernier point le Canada s’y oppose. Lors du forum de la Francophonie pour la préparation de Rio + 20 organisé à Lyon en février, à cause de cette opposition, il n’y a pas de prise de position officielle de l’institution pour l’Organisation Mondiale de l’Environnement. On aurait eu la même réaction si c’est la France qui n’était pas d’accord. C’est pourtant l’Afrique qui fait la force démographique de la Francophonie mais pour quel poids politique ? De Lyon à Rio, suivez mon regard sur le périmètre de la voie africaine…

Les autres exigences africaines ne sont pas nouvelles. Pour la question de financement, inutile de rappeler que les caisses des pays occidentaux sont vides. Même si ressources financières il y avait, ne faudrait-il pas les orienter vers la relance de leurs économies ? Les africains feraient-ils différemment ? Avant de reprocher aux autres de ne pas respecter leurs engagements, vérifions d’abord que nous respectons les nôtres. C’est le meilleur moyen de faire entendre une voix africaine…

Le transfert de technologie n’est pas une relation entre les États mais bien inter-entreprises. Il est surprenant et inquiétant de noter l’absence du secteur privé africain des débats mondiaux sur le green business. Ce sont pourtant les entreprises qui serviront de courroie de transmission des technologies vertes en Afrique dans le cadre des relations d’affaires. A l’exception de la Confédération Générale des Entreprises Marocaines, très peu d’organisations patronales africaines ont d’ailleurs prévu le déplacement de Rio. Ont-elles seulement sensibilisé leurs adhérents sur les risques et opportunités de l’économie verte en Afrique ? Sur cette problématique, qui mobilise les parties prenantes au niveau mondial, il est dommage de constater que les patronats africains sont sans voix…

Énergies renouvelables, efficacité énergétique, eau et assainissement, aménagement durable, transport doux, gestion durable des forêts et des déchets, assainissement, agriculture et éco-conception des produits, il pleut des opportunités de green business sur l’Afrique. La position commune africaine devrait s’orienter sur l’économie immatérielle, l’éco-innovation, l’économie de la fonctionnalité et l’économie circulaire. Derrière le langage très feutré et diplomatique de la protection de la planète et la lutte contre les émissions de gaz à effet, c’est bien le partage du juteux gâteau de l’économie du futur qui est en jeu. Sur le chemin qui mène à Rio, on a besoin d’au moins un patron des patrons africains pour donner la voix et montrer la voie…

Heureusement que Rio + 20, n’est que la première étape de la vision du monde dans 20 ans. Comme l’a mentionné le PNUE, l’économie verte est un moyen pour la réduction de la pauvreté. On attend donc la voix et la voie de l’Afrique…