(Agence Ecofin) - Selon l’Afp, le journaliste et écrivain Kamel Daoud a annoncé qu’il a déposé une plainte ce 17 décembre 2014 contre un leader salafiste. Il s’agit notamment de l'activiste Abdelfatah Hamadache Ziraoui, qui dirige le Front de l'éveil islamique salafiste, un mouvement non reconnu officiellement en Algérie.
Deux jours plus tôt, Abdelfatah Hamadache Ziraoui avait posté sur sa page Facebook un message demandant la condamnation à mort du journaliste-écrivain pour crime d'apostasie. Et pour cause, Kamel Daoud a critiqué le rapport des musulmans avec leur religion. Il passait à l’émission « On n’est pas couché » sur la chaîne France 2, le 13 décembre. Kamel Daoud avait été invité sur le plateau télé pour son roman intitulé « Meursault, contre-enquête ». Il s’est inscrit dans le prolongement du célèbre récit d’Albert Camus « L'Étranger », paru en 1942. Kamel Daoud sort de l’anonymat le frère de l’Arabe tué par Meursault dans le roman de Camus. Le livre de Kamel Daoud, publié en 2013 aux Éditions Barzakh, vient de remporter le Prix des Cinq continents de la Francophonie. L’auteur a été finaliste du dernier prix Goncourt en France.
Chroniqueur dans Le Quotidien d’Oran, Kamel Daoud est connu pour ses positions très critiques vis-à vis de la religion. Le salafiste Abdelfatah Hamadache estime que le journaliste-écrivain « mène une guerre contre Allah, son prophète, le Coran, les musulmans et leur pays ». Dans son message Facebook, il a dit : « Si la charia était appliquée en Algérie, le châtiment aurait été de le tuer.»
Pourtant, la sortie du leader salafiste a provoqué une vaque d’indignation sur les réseaux sociaux. Une pétition a même été lancée pour dire « Non à l’obscurantisme ». Elle appelle le ministre de la Justice et celui de l'Intérieur « à enclencher des poursuites contre ces appels aux meurtres » qui rappelle les pires heures de l’Algérie en 1990, avec le Groupe islamique armé (Gia).
Des dizaines d'intellectuels avaient été assassinés à la suite d'une fatwa appelant à tuer par l’épée les ennemis qui combattent par la plume. « Nous condamnons avec force les appels au meurtre public d'Abdelfetah Hamadache, autoproclamé chef salafiste algérien », souligne la pétition.
Le mouvement d'opposition Barakat (Ca suffit!) a été également dit son soutien au journaliste Kamel Daoud.
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